CEUX QUI MERITENT DE MOURIR

23 février 2025

Roman de

Édité chez

Actes Sud

Date de sortie
15 mai 2024
Genre
Policier
Pays de l'auteur
France
Avis

Dans l’univers du polar hispanique, Carlos Salem est une figure singulière .

On retrouve dans ses romans tous les codes et les clichés de la littérature policière , avec lesquels l’auteur prend un malin plaisir de s’en amuser.

Car passés dans le shaker de Carlos Salem,  cela nous donne au final un cocktail acidulé des plus savoureux, une histoire d’une grande originalité, parfois bien barrée, avec des personnages hors du commun.

« Ceux qui méritent de mourir » n’échappe pas à la règle.

Nous voilà aux prises avec un tueur en série qui se fait appeler «  Personne » et qui a décidé d’éliminer de la surface de la Terre, des individus qui ont réussi à échapper à la justice, par leur maîtrise du système, ou grâce à leurs relations.

@knife

Ce dernier,  enveloppe le visage de ses victimes dans du film alimentaire, symbolisant ainsi leur mise en anonymat et leur effacement de la société.

On compte ainsi parmi elles un banquier auteur de malversations , un dealer de drogue, un entrepreneur véreux, et un pédocriminel. Mais nul doute que la liste n’est pas close et que le tueur poursuivra son œuvre.

Autant dire qu’en haut lieu c’est un peu l’affolement général.

En urgence, on décide  alors de rappeler l’inspecteur Severo Justo,  placardisé jusqu’ici à Bruxelles.

L’homme est un ancien prêtre, qui a abandonné la croix pour l’insigne, et qui est marqué par la perte tragique de sa femme et de sa fille, tuées vingt ans plus tôt, par un chauffard qui a pris la fuite.

Ce drame personnel le pousse au bord du gouffre, le laissant avec un désir de vengeance et des pensées suicidaires.

De ce sentiment, le tueur en série va s’en servir contre lui dans un jeu subtil et pervers, car il semble en savoir beaucoup sur l’inspecteur lancé sur ses traces .

On est bien dans un roman à l’armature classique : un serial killer redoutablement intelligent et insaisissable, avec à ses trousses une équipe aguerrie bien décidée à lui mettre la main dessus.

Mais sous la plume de Carlos Salem, celui-ci prend une tournure des plus originales.

@cottonbro studio

Outre le fait que le texte est empreint d’un humour souvent décapant, l’auteur nous offre une galerie de personnages incroyables.

Car l’un des éléments les plus fascinants de “Ceux qui méritent de mourir” est sans doute l’équipe hétéroclite que Severo Justo constitue pour traquer le tueur en série.

Celle-ci est aussi diverse et originale, qu’elle est  brillante et atypique.

Elle comprend Dalia, une psychiatre aux multiples personnalités due à un Trouble Dissociatif de l’Identité (TDI), un médecin légiste qui a la curieuse manie de s’entretenir avec les morts, ainsi que deux policiers aux méthodes diamétralement opposées.

À ces figures s’ajoute Dolores, une octogénaire hackeuse, qui apporte une touche de légèreté et d’ingéniosité au groupe.

Enfin, le tableau ne serait pas complet sans le personnage de Severo Justo, homme de principes , porteur de valeurs et incorruptible, qui culpabilise la disparition des siens, et qui a décidé qu’il mettrait fin à ses jours à la fin de cette enquête.

Autant dire qu’ avec cette équipe et ces profils, l’enquête ne sera pas des plus banales !

Carlos Salem, excelle dans la construction de romans souvent un peu décalés, et dans celle de ses personnages en leur donnant une épaisseur et une complexité qui captivent le lecteur.

Si ses œuvres sont souvent délicieusement décalées, elles n’en restent pas moins construites avec une extrême rigueur. Et derrière la légèreté apparente de certaines situations, se cache souvent une vraie réflexion sociétale.

@martin-podsiad

En conclusion, “Ceux qui méritent de mourir” est un thriller passionnant qui ne se contente pas de divertir, mais invite également à réfléchir sur des questions de morale et de justice.

Carlos Salem nous offre une histoire captivante, peuplée de personnages inoubliables, faisant de ce livre une lecture incontournable pour les amateurs du genre.

Par son écriture incisive et sa profonde humanité, il confirme que, parfois, les frontières entre le bien et le mal sont aussi fines que le film alimentaire enveloppant le visage des victimes de “Personne”.

ACQUISITION: LIBRAIRIE

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

4 Commentaires

  1. Nadege

    Bonjour,
    Je ne connais pas cet auteur mais la critique m’a donné envie. Je viens de le réserver à la bibliothèque.
    Merci beaucoup pour toutes ces idées de lecture que vous nous donnez depuis des années qui permettent de découvrir des talents !!!
    Bonne journée livresque
    Nadège

    Réponse
    • La petite souris

      Bonjour Nadège ! Merci pour votre adorable message ! c’est vraiment très gentil à vous. Et merci pour votre confiance ! n’hésitez pas à revenir vers moi pour me dire ce que vous aurez pensé du roman quand vous l’aurez lu ! A très bientôt j’espère !

      Réponse
      • Nadège

        Bonjour,
        Petit retour sur ma lecture.
        Très jolie découverte ? Merci !!
        Quelle originalité dans les personnages ! Une belle équipe pour arrêter Personne .
        Je ne manquerai pas d’en parler pour faire connaître cet auteur que je ne connaissais pas du tout.
        Encore merci ! Et bravo pour ce que vous nous apportez et le temps que vous prenez pour nous faire ces chroniques et les listes de sorties qui sont toujours un grand moment pour nous et nos banquiers .
        Bonne journée
        Nadège

        Réponse
        • La petite souris

          bonsoir Nadège, merci pour ton retour de lecture, ca me fait toujours plaisir !!! très heureux que tu aies aimé ce roman ! c’est pour cela que je continue cette aventure démarré il y a bientôt 15 ans ! 🙂

          Réponse

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