Elle était belle, elle était jeune, et sans doute était-elle riche aussi. Du haut de ses 16 ans elle avait l’insouciance pour elle et le feu de la vie dans les veines. Quand en plus on est la fille du juge le plus en vue pour accéder à la Cour Suprême du pays, l’existence n’est qu’une farandole enivrante.
Alors elle virevolte et danse comme un papillon. La vie n’est que lumière.
Pourtant un soir, en sortant de son cour de danse et en attendant sa mère en retard, elle fait le mauvais choix, quitte la lumière et glisse. Dans l’abîme.
En pénétrant dans une épicerie de quartier elle est rapidement importunée par trois jeunes noirs. Elle s’enfuit alors par l’arrière-boutique, vers la conclusion trop rapide de sa courte existence.
Car c’est un corps sans vie que la police retrouvera. Sarah, la fille du juge Reese, assassinée et balancée dans une benne à ordures.
Voilà une affaire qui ne manque pas de faire grand bruit à travers les médias qui en font leurs choux gras tandis qu’une chasse à l’homme s’engage pour mettre la main sur ces trois jeunes blacks, premiers suspects de cette scabreuse affaire.
Lui n’est pas flic, mais journaliste. Ancien correspondant de guerre, Sully Carter dérive à vue, entre la rue, le sexe, l’alcool et ses mauvaises fréquentations.
S’il n’est plus le fringuant reporter de ses débuts, si pour certains de ses collègues il semble aujourd’hui dépassé ou à côté de la plaque, il n’en reste pas moins qu’il garde encore cet œil affuté et cette plume aguerrie, qu’il sait si bien mettre au service des laissés pour compte d’une ville capitale qui oublie les plus fragiles d’entre les siens.
A cela se rajoute un entêtement à toujours aller au fond des choses, à débusquer la vérité là où elle se terre, même si pour cela c’est dans la fange la plus crasse qu’il faut parfois plonger son regard.
Justement, Sully s’interroge sur l’affaire Sarah Rees. S’agit-il réellement d’un crime crapuleux ou bien la mort de cette adolescente est-elle en lien direct avec les ambitions politiques de son père ?
Pour en avoir le cœur net, le journaliste va se rapprocher du caïd du quartier qu’il connait bien. Un homme qui prospère dans le business illégal et pour qui, avoir du sang sur les mains n’est pas un problème si cela doit aller dans le sens de ses intérêts.
Et c’est sans doute pour cela que celui-ci n’hésite pas à balancer les trois jeunes à la police, histoire de relâcher la pression sur le secteur qu’il contrôle, car ce n’est jamais bon pour les affaires. Et tant pis si, comme il le confirmera au journaliste, les gamins n’ont rien à voir avec le meurtre de la fille Reese.
Sully va alors s’appliquer à lever des indices, faisant appel à ses contacts, et devra supporter les pressions toujours plus fortes qui viendront aussi bien des flics, des politiques que de sa propre rédaction à mesure qu’il avance dans ses investigations. Car L’affaire est sensible.
Et quand il finira par découvrir que d’autres jeunes filles sont mortes dans ce même périmètre, que les ramifications le conduiront vers des personnes qui n’ont rien de citoyens lambda, celle-ci finira par devenir carrément explosive.
Dans ce jeu dangereux de faux semblants, où les protagonistes évoluent en eaux troubles, difficile de savoir qui manipule qui, et de ne pas prendre le risque de se perdre ou de courir après une vérité qui n’est pas forcément la bonne.
Nelly Tucker, l’auteur, est elle-même journaliste depuis 25 ans. Elle a passé une grande partie de sa carrière à Washington à couvrir les affaires judiciaires, et c’est l’une d’elles qui lui a inspiré ce
premier roman.
Autant dire qu’elle connait bien la capitale fédérale des Etats Unis et sait parfaitement retranscrire les frontières invisibles qui parcourent la ville .Une ville qui connait un des taux de criminalité parmi les plus importants du pays.
Sans être de la trempe d’un G.P Pelecanos, Nelly Tucker campe admirablement bien dans ce décor qu’elle maîtrise parfaitement , un personnage principal au cuir épais, qui depuis longtemps a perdu ses illusions de justice dans ce monde livré à la loi du plus fort et du plus malin et qu’il contemple d’un œil acerbe mais résigné. Un bourlingueur des mots qui n’attends plus grand-chose de ses concitoyens mais qui obstiné, garde malgré tout, la vérité toujours en point de mire.
C’est un roman bien écrit, l’intrigue est bien emmenée, mais si le début est assez classique et prévisible, la seconde partie du roman, la plus intéressante, gagne en tension et finit par embarquer son lecteur jusqu’à un final que je trouve plutôt réussi.
Autant dire que l’auteur nous laisse entrapercevoir des qualités certaines qu’il conviendra de retrouver dans un prochain roman, histoire d’en connaître un peu plus sur l’univers de cet écrivain qui avec ce premier livre ne loupe pas la marche de son entrée dans le monde du polar.
Livre qu’il me faut absolument lire!!! il a l’air captivant!
Si tu le lis, ne manque pas de m’en faire un retour d’impression ! 🙂
Salut Bruno
Ah, le journalisme à l’ancienne, y à que ça de vrai !
Petit correctif : Neely Tucker est LUI-MÊME journaliste, car c’est un monsieur.
Amitiés.
haha tu as tout à fait raison Claude, que veux tu, c’est sans doute parce que je rêve de ne vivre qu’au milieu de femmes sans doute que j’ai fait cette confusion ( Neely aussi sans doute)! Un bon roman en tout cas !
Salut mon ami, ton billet est génial parce qu’on sait à quoi s’attendre. Je note même si j’ai bien peur de ne pas trouver le temps de l’ouvrir ! Débordé je te dis ! Amitiés
Je me fais parfois le même commentaire quand je lis tes chroniques ! bien envie, mais trop de lecture et pas assez de temps pour en rajouter 🙂
Géniale ta chronique! Même ressenti que toi de mon côté, affaire à suivre donc.
Amitiés
bonjour et merci !! content de savoir que cet auteur a déjà séduit plusieurs lecteurs avec son premier roman ! Je découvre par la même occasion ton site, je le rajouterai dans mes liens d’ici un jour ou deux.A bientôt j’espère !
Comme mes petits camarades, je suis bien tenté par ce roman, et la chronique élogieuse que tu en fais. Je compte bien découvrir bientôt la plume de cet auteur, et son côté un peu “old-fashioned”.
A bientôt. Amitiés.
merci mon ami ! je pense que ce roman devrait effectivement te plaire !
Je suis toujours impressionnée par le nombre d’auteurs de romans noirs que tu réussis à mettre en avant.
Bravo pour ça mon loulou 🙂
Merci ma louloute ! 🙂 je compte bien persévérer dans cette voie et t’en faire découvrir d’autres! 🙂 Gros bisou !
J’aime bien les polars noirs, mais ces anti héros à la mode, j’ai l’impression de toujours croiser les mêmes, et ça me lasse un peu…
bonjour Sophie ! Je comprends ta remarque car il m’arrive parfois que je me la fasse moi même. Reste la manière dont l’auteur traite ce genre de personnage au profil récurrent , qui est il est vrai une figure classique du polar. Parfois il arrive que malgré tout, dans le traitement qu’en fait l’auteur, celui ci parvienne à donner une couleur un peu différente au personnage, sans pour autant qu’il révolutionne la figure de l’anti-héro. A bientôt ! 🙂
Très bon roman,en effet.Beaucoup de promesses pour l’avenir.
on attendra son prochain histoire de savoir si cette premiere impression est la bonne ! 🙂