Il y a quelques mois je chroniquais le premier roman de Ben H. Winters publié aux éditions Super Huit.
L’action se situait alors dans un monde crépusculaire, à quelques mois d’une échéance fatale pour l’humanité toute entière, puisqu’un astéroïde repéré par les astronomes allait inéluctablement percuter la terre.
Dans “dernier-meurtre-avant-la-fin-du-monde “, le premier opus de ce qui était annoncé comme une trilogie à venir, le lecteur faisait alors la connaissance d’Hank Palace, un flic ordinaire.
Un policier qui, dans ce contexte de fin de tout imminente, apparaissait au final, par la normalité de son attitude, ses convictions et ses principes, comme un flic iconoclaste à la recherche de la vérité sur un meurtre pour lequel personne ne portait grand intérêt à part lui.
Dans « J-77 », quelques semaines sont passées depuis, et le baiser mortel avec l’objet céleste, que les scientifiques ont appelé Maïa, se rapproche à grand pas.
Entre temps, le monde a continué à se déliter. Les gens abandonnent progressivement leur boulot ou leur famille, s’exilent à la Nouvelle Orléans ou ailleurs pour ne vivre que de fiestas géantes jusqu’au grand éblouissement final, où se barricadent en stockant tout ce qu’ils peuvent en espérant qu’il soit peut-être possible de survivre au cataclysme.
Les choses même les plus basiques comme le café viennent à manquer. L’électricité se fait épisodique quand la violence, elle, va crescendo dans les rues. Quand l’eau viendra à son tour à se raréfier, le chaos risque bien de prendre alors une ampleur sans commune mesure.
La lumière semble commencer à s’éteindre doucement sur l’humanité.
C’est dans ce contexte que nous retrouvons Hank Palace. Cette fois ci le voilà lancé sur les traces du mari de son ancienne baby-sitter quand il était gosse. Celui-ci a disparu du jour au lendemain sans un mot, sans une trace.
Si sa femme pense malgré tout qu’il reviendra, pour Hank Palace il est fort probable que son mari ait décidé, comme tant d’autres avant lui, de larguer les amarres et de vivre ses dernières semaines en homme libre pour réaliser ses derniers rêves.
Bien que la cause semble entendue, Hank se met malgré tout en quête de Brett en tentant de remonter le fil de ses derniers jours. Après tout, il n’a rien d’autre à faire qu’à tuer le temps avant que Maïa ne se charge d’en faire de même avec lui.
Mais dans ce contexte apocalyptique où tout est rare et plus rien ne fonctionne, c’est en vélo, suivi de son fidèle chien Houdini, que Hank sillonne le secteur.
A travers les yeux de ce personnage, c’est ce monde en déliquescence que nous propose de découvrir l’auteur.
En croisant la route d’une communauté de jeunes squattant leur université et tentant de recréer un semblant de société égalitaire et libertaire, en croisant celle d’individus qui profitent sans vergogne de la situation pour leur propre compte ; entre utopie et violence primaire, entre ceux qui se retrouvent et ceux qui se perdent, les hommes semblent prendre des chemins différents au crépuscule de leur existence.
Le lecteur ne pourra s’empêcher de se demander un instant, quels derniers chapitres l’humanité écrirait-elle, si demain, elle était réellement confrontée à une situation similaire ?
Ce deuxième volet est sans doute plus abouti que le premier. Il décrit remarquablement bien cette atmosphère de pré-apocalypse, rendue avec une sorte de nonchalance qu’imprime le personnage principal qui reste maître de son temps et ne se déplace qu’en vélo, alors que le monde qui l’entoure s’agite frénétiquement, à mesure qu’il glisse inexorablement vers la catastrophe.
Même si l’enquête en elle-même peut paraître de prime abord secondaire, tant l’originalité du roman suffit à elle-même pour pousser le lecteur à s’aventurer dans cette histoire pour en connaître le dénouement, elle reste néanmoins ce halo de normalité qui donne ce relief si particulier au contexte dans lequel s’inscrit le bouquin.
A l’issu de ce deuxième volet, l’humanité est donc au bord du précipice. Mais il faudra au lecteur la patience d’attendre le mois de septembre et la sortie du dernier opus, dont le titre, « Impact », semble à la fois une évidence et une promesse, pour connaitre la fin de l’histoire ce flic classique pris dans des évènements extraordinaires.
L’attente va être longue !
Hé hé, content que tu l’ais apprécié ! J’aime bien le background de cette histoire et la personnalité de ce flic qui cherche à rester dans les clous malgré le contexte pour le moins particulier qui est le sien.
ah oui que je l’ai aimé ! et pour tout te dire je suis impatient de lire le dernier épisode !!! 🙂
Je n’ai pas lu le premier qui avait des retours assez disparates.
Super 8 est une valeur presque sûre pourtant.
moi j’aime beaucoup cette trilogie, tu as du le comprendre à travers ma chronique. J’aime bien ce mélange des genres et je suis impatient de lire le dernier volet ! 🙂