Paris gronde, Paris a la fièvre. Alors Paris manifeste et crie.
Paris rigole, Paris veut de l’amour. Alors Paris défile et danse.
Les rues de la capitale se remplissent de gens qui éructent, et brandissent leur colère, quand d’autres chantent et dansent une liberté nouvelle qui confère à la reconnaissance qu’un autre amour est possible.
C’est la France de la Manif pour Tous face à celle du mariage pour Tous, les réacs face aux Hommes de bienveillance. Le pays est en ébullition.
C’est dans ce contexte que Chrétien Bompard se retrouve avec une sale affaire sur les bras.
En marge de la Gay Pride qui se déploie dans une des artères principales de la ville, un homme s’effondre, poignardé en pleine poitrine. Évacué entre la vie et la mort,
on retrouve accrochée sur lui une patte de chat ensanglantée.
Peu de temps après, une seconde victime est retrouvée près des quais de l’Arsenal, passée de vie à trépas dans les mêmes conditions avant d’être balancée dans la Seine lestée d’un objet lourd.
Le caractère homophobe de ces meurtres ou tentatives ne semble pas faire l’ombre d’un doute et dans ce contexte d’effervescence nationale, l’affaire risque de vite faire la unes des médias du pays.
Et il y a urgence, car une troisième victime vient se rajouter rapidement à la liste. Elle aussi poignardée, elle aussi avec une patte de chat trouvée près du corps, mais avec en plus le visage écrasé par une enclume et une émasculation pratiquée sur le corps du malheureux. A la nature des crimes perpétrés, s’accompagne la certitude d’avoir affaire à un tueur en série.
L’enquête s’avère donc délicate. Bompard et ses hommes marchent sur des charbons ardents et ce n’est pas le supérieur direct du policier, dont Bompard sait pourtant se jouer, qui va lui faciliter la tâche.
Chrétien mène son enquête comme il a toujours su le faire, laissant libre cours à son imagination, laissant vagabonder ses idées et ses intuitions, jusqu’à ce que les saillies de son esprit viennent bousculer les éléments de l’enquête, jusqu’à les articuler entre eux.
L’idée du tueur se fait ainsi plus précise tandis que les investigations emmènent le lecteur dans un jeu de piste périlleux.
Avec « une valse pour rien » Catherine Bessonnart signe là, la troisième enquête de Chrétien Bompard.
Il y a dans la littérature policière des personnages auxquels on s’attache et que l’on se délecte de suivre au fil des romans de son créateur. Il y a Harry Bosch pour Connelly, Adamsberg pour Vargas, ou bien encore Erlendur pour Indridason pour ne citer que ceux-là. Et il y a Chrétien Bompard !
Si vous suivez ce blog depuis ses débuts vous savez combien je suis attaché à ce personnage hors du commun, mais aussi à cette auteure qui a cette capacité rare à humaniser ses personnages, à leur donner un tel relief que l’enquête en deviendrait presque accessoire, tant le lecteur a le plaisir toujours renouvelé à voir évoluer dans le temps ces protagonistes auxquels il se lie.
Ce troisième opus n’échappe pas à la règle. Nous retrouvons notre policier plongé dans une affaire qui va mettre son talent d’enquêteur à rude épreuve. Celui-ci évoluera donc au gré de son intuition, tandis que ses fidèles lieutenants Grenel et Machnel ne cesseront d’essayer de suivre leur chef dans les méandres de ses réflexions et de lire entre les lignes de ses commentaires imprévisibles.
Dans cet opus nous retrouvons notre policier toujours hanté par Mathilde, qu’il revoit de temps en temps. Réfugié dans une chambre d’hôtel, lesté de tout ce qui peut le ramener matériellement à sa vie antérieure, il n’a pour seuls bagages que les souvenirs de son amour perdu. Cette nostalgie l’accompagne partout où il va, et chaque recoin de Paris où le mène son enquête, le ramène inexorablement à un moment partagé avec Mathilde, qui hante son esprit et cette ville de lumière.
Pour autant nous le retrouvons ici un peu moins déprimé, un peu plus ouvert à l’autre que dans sa précédente enquête. Celui-ci se laissera même aller au plaisir charnel avec Camille, une infirmière militante, sans parvenir toutefois à dépasser ce stade et se risquer à ouvrir à nouveau son cœur. Mais on le sent, il chemine tout doucement vers la surface.Mais le chemin est encore long pour lui.
Une nouvelle fois, Catherine Bessonnart signe un roman plein d’humanité, abordant dans son livre des sujets graves sans tomber dans le manichéisme facile, sans prendre un quelconque parti, même si l’on sent bien à travers ses mots toute la bienveillance et la tendresse qu’elle porte aux minorités et aux plus faibles.
Elle emmènera à nouveau son lecteur dans une visite de son Paris, celui unique et coloré de la rive gauche, à l’image du cabaret « le chant des Hommes » aux effluves musicaux entêtants.
Catherine Bessonnart continue donc de tracer son sillon dans le paysage littéraire et ce, pour notre plus grand plaisir !
Bonjour. Je cherchais à en savoir davantage sur l’actualité de Catherine Bessonart et je tombe sur votre belle chronique. Bravo! Oui cette auteure a un univers profond, des personnages intéressants et une belle écriture. Mais vous l’avez dit bien mieux que moi.
bonsoir ! merci beaucoup pour ce sympathique message. Si vous aimez beaucoup Catherine Bessonart, sachez que vous pouvez trouver sur le site la chronique de ses deux premiers romans.Je suis content de voir que nous sommes de plus en plus nombreux à aimer cette auteure si attachante et à la plume si poétique ! 😉
Salut mon ami du sud. Nous avons été parmi les premiers à avoir la chance de découvrir ce personnage hors norme. Je vois, à travers d’autres blogs, qu’il commence à avoir des adeptes, et c’est tant mieux ! A + mon ami
Bonsoir Pierre ! Effectivement, nous n’étions pas nombreux au début à croire en ce policier si particulier mais tellement attachant ! Heureux de voir que finalement, tout comme son auteur, il arrive à faire sa place dans le paysage littéraire français, versant polar ! 🙂
Bonjour Bruno,
Pour moi, “Et si Notre-Dame la nuit” a constitué une authentique révélation, un polar formidable avec ses personnages auxquels il est impossible de ne pas s’attacher, “La palette de l’ange” m’a fortement déçu. Alors, cette “Valse de l’oubli”, qu’en est-il ? La chronique de notre ami Pierre était loin d’être élogieuse, la tienne, par contre, l’est beaucoup plus, il va falloir que je le lise mais ce n’est pas à l’ordre du jour. Amitiés à mon mulot.
C’est marrant l’effet qu’à un bouquin sur son lecteur. Pour l’histoire j’avais beaucoup aimé Et si Notre Dame la nuit, pour le personnage j’avais adoré le second ( mais l’histoire m’avait bien plu cependant), quant au troisième que te dire ! je suis maintenant accroc à ce personnage , à la plume de Catherine Bessonart qui a toujours cette magie des mots et qui fait que j’en redemande encore et encore.Oui j’ai vu que Pierre a moins aimé, mais tu sais Pierre, depuis qu”il est devenu accro au picon bière et aux fraises tagada, ce n’est plus le même, il n’a plus toute sa raison !! ( je croise les doigts qu’il ne lise pas ce post ! 🙂
Je ne connais pas mais tu en parles si bien que me voilà tentée.
la toile de fond est tristement d’actualité… mais ça permet de se projeter dans l’histoire et ça j’aime.
oui mais comme je l’ai indiqué, ce n’est pas du tout manichéen tu verras. Dans l’idéal ca serait mieux de commencer par le premier, “Et si Notre Dame la nuit…” , puis ” la palette de l’ange” avant de finir par celui ci, “‘Une valse pour rien”. Bien sûr tu peux lire ces trois romans dans l’ordre que tu veux, chaque histoire est distincte, mais si tu veux suivre l’oévolution de ce personnage hors du commun il vaut mieux commencer dans l’ordre de parution de ces trois romans. j’espère que tenteras l’expérience ! 🙂
Coucou , depuis que tu nous as fait découvrir cet auteur l’an dernier je suis devenue une aficionada de ce bon Chrétien-là ! Un policier atypique , un peu fantasque mais très ancré dans la réalité qui effectivement a gagné sa place aux côtés des ” incontournables ” .
Amicalement 😉
Donc j’en conclue que tu lieras ce livre sous peu !! 🙂 tu verras, notre enquêteur n’a rien perdu de son originalité, toujours aussi efficace malgré ses tourments intérieurs !:)
Bonjour à tou(te)s
Moi, cette auteure me bluffe! Je trouve ses livres de plus en plus puissants et son écriture toujours aussi belle. Et quelle humanité! Quelqu’un a des tuyaux sur le suivant?
bonjour Julia et bienvenue sur Passion Polar. Je ne peux que partager ton avis ! pour ce qui est du prochain livre je crois qu’il est en train d’être écrit. Catherine Bessonart avait fait la primeur à Passion Polar d’annoncer le titre de celui ci dans l(intyerwiew que j’avais réalisé à la suite de son second roman. Qui sait, peut être qu’en juin quand j’aurai la chance de la rencontrer, j’en apprendrai un peu plus ! mais ne déflorons pas non plus notre plaisir à découvrir son prochain roman que je ne manquerai pas pour ma part de lire et de chroniquer à nouveau. Car fan je suis aussi !! 🙂