Whoua ! whoua ! whoua ! Mais qu’est ce que je tiens là, sinon un sacré foutu roman noir comme je les aime !
Moi qui pensais que l’année allait tirer tranquillement sur sa fin, sans grande surprise ! C’était sans compter sur les éditions SEUIL qui viennent de nous sortir cette pépite grosse comme le poing !
Si vous avez un faible pour les romans noirs, alors jetez-vous sur celui-ci, car il n’est pas impossible que l’Amérique nous offre avec Clayton LINDENMOUTH une nouvelle plume qui risque bien d’inscrire son nom en lettres capitales dans le paysage du noir américain.
Oh bien sûr, il conviendra d’attendre que ce dernier confirme tout le talent que l’on découvre dans ce livre, mais ce qu’il nous laisse entrevoir à travers ce premier roman, est diablement prometteur !
Mais soyez tout de même averti ! « Une contrée paisible et froide » est un roman d’un noir abyssal, glauque et terriblement violent.
Vous connaissiez le Wyoming de Craig Johnson, ses immensités à perte de vue, où le regard des hommes se dissout dans l’horizon, où leurs cris s’évanouissent dans l’immensité de ces paysages rebelles et indomptables et où la vie ne semble être qu’un fétu de paille ballotté au gré des éléments.
Découvrez maintenant celui de Clayton LINDENMOUTH, où l’espace, le temps et les habitudes confinent l’homme dans un huit clos capitonné, en pause du monde, où les destins ne dépassent jamais les limites du comté.
Ce trou perdu du Wyoming porte son nom : Bittersmith. Il y règne en maître, avec la légitimité de l’étoile qu’il porte au revers de sa veste, la force de son flingue et la complicité perverse de “Gros Nixon”, son appendice avec lequel il entretient le souvenir du droit de cuissage. Car il ne fait pas seulement respecter la loi, il y impose aussi la sienne. Et malheur à celui qui oserait bousculer la tranquillité des braves gens du coin et la sienne.
Pourtant ces braves gens, ont décidé de le mettre à la retraite. Lui, Bittersmith. Lui dont son grand-père a créé ce patelin et lui a donné son nom, lui dont le père a exercé la fonction de shérif avant de lui en transmettre la charge. Autant dire qu’en cette dernière journée de travail Bittersmith l’a plutôt mauvaise contre ceux qu’ils considèrent comme des pleutres vendus aux francs-maçons et aux miliciens du coin.
Mais le meurtre d’un fermier, tombe à point nommé pour lui permettre de mettre en œuvre toute sa couardise pour garder insigne et pouvoir et se jouer d’un adjoint qui se voit déjà occuper sa place.
C’est dans sa grange que Burt Haudesert a été retrouvé baignant dans son sang, transpercé par une fourche. Tout semble accuser Gale G’Wain, jeune homme orphelin que la victime avait embauché il y a peu comme homme à tout faire. Celui-ci a d’ailleurs disparu, tout comme la fille de Gale que le criminel semble avoir enlevé pour couvrir sa fuite.
Va s’en suivre une chasse à l’homme qui va s’avérer particulièrement sanglante. Blessé, Gale G’Wain trouve refuge dans une maison inhabitée alors que le blizzard s’annonce. Sur place il trouve un véritable arsenal pour faire face aux miliciens qui approchent et à la haine du sheriff qui s’est promis de lui faire la peau.
Non sans une certaine habileté l’auteur élabore une construction narrative des plus efficaces, s’attachant à alterner les points de vue, à croiser les histoires personnelles de ses personnages tout en maintenant longtemps son lecteur dans un certain flou quant aux motivations qui poussent ces hommes à se laisser aller à ce déchainement de violence.
Patiemment, par bribe, Lindemuth lève le voile sur le passé des protagonistes, met à jour la réalité glauque et nauséabonde de cette communauté rurale âpre et brutale, refermée sur elle-même, où les mœurs et les mentalités sont loin des canons de la bonté chrétienne et où la justice est délivrée de manière impitoyable et expéditive.
Un lieu où seul l’amour de deux jeunes, déjà tourmentés par la vie mais naïvement plein d’espoirs semble être le seul éclair de chaleur de cette histoire promise à une fin douloureuse.
Car dans cet environnement violent et putride, l’amour n’a pas sa place et l’innocence est une proie.
« Une contrée paisible et froide » est sans conteste un des meilleurs romans noirs de cette année 2015 qui s’achève. Ecrit avec intelligence et brio, Lindemuth nous offre une galerie de portraits tout en clair-obscur, esquissé avec une précision fulgurante, et servi par une puissance narrative redoutable.
Un roman admirable à côté duquel il ne faut surtout pas passer.
Bonjour,
Je ne peux qu’adhérer à votre critique enthousiaste puisque j’ai pareillement encensé ce polar sur mon blog il y a quelques semaines :
http://lesartsausoleil.centerblog.net/170-une-contree-paisible-et-froide-un-tres-grand-polar-gla-ant
difficile de ne pas aimer ce roman en effet !
Mon ami souriceau, tu me donnes des envies de voyage vers ce Wyoming. Un autre regard sur ces contrées glacées, et un style probablement différent. Tu piques ma curiosité mon gars, et comme je ne suis pas homme à résister longtemps…
Amitiés.
Vincent comment te dire…….FONCE !!!!!! 😉
Bon ben celui-là est déjà sur ma PAL, il va remonter d’un cran. Elle contient tant de livres (donc La filière afghane, la faute à qui? ) Un coup de coeur, fichtre!
j’ai déjà hâte de savoir ce que tu en auras pensé !!! Très different de la “filière afghane” mais une vraie pépite noire !!!! 🙂 reviens surtout me dire ce que tu en auras pensé quand tu l’auras lu !
Salut Bruno
Je confirme à mon tour qu’il s’agit là d’un des meilleurs romans noirs (dans la grande tradition) de l’année :
http://www.action-suspense.com/2015/08/clayton-lindemuth-une-contree-paisible-et-froide-ed-seuil-2015.html
Amitiés.
une des plus belles surprises de l’année assurément ! amitiés
OK, OK,j’ai compris; Merci, mon mulot. Amitiés.
😉
Bonsoir La petite souris, devant un tel enthousiasme, je note ce roman. Merci pour ce conseil. Bonne soirée.
plaisir garanti ! tu verras ! 🙂
Il faut absolument que je le lise, c’est exactement mon genre de lecture 🙂
tu verras, il est excellent !!! tu vas te régaler !! 🙂
😉