Dans la masse des parutions de l’année, se cachent parfois des pépites à côté desquelles, journalistes ou blogueurs passons à côté.

C’est le cas avec le roman de Jaes Kestrel, « cinq mois de décembre ».

Très peu d’écho sur la toile ou dans la presse, à peine une évocation dans un journal télévisé.

Pourtant ce roman, primé plusieurs fois aux Etats-Unis, est sans doute un des tout meilleurs publiés cette année, et croyez-moi, il serait dommage de ne pas lui consacrer un peu de temps à sa lecture.

Nous sommes en 1941, le monde est en guerre, mais l’Amérique n’a pas encore basculé dans le conflit, même si l’attaque de Pearl Harbor par l’aviation japonaise est imminente.

@trey-hollins

A Hawaï, l’inspecteur Joe Mc Grady qui vient de quitter l’armée pour embrasser une carrière dans la police est appelé à se rendre dans la baie de Kahana près d’Honolulu, où dans une vieille grange le corps d’un homme aurait été découvert .

Sur place il surprend un individu qui lui tire dessus. L’officier n’a pas d’autre choix que de l’abattre.

Dans la remise, il trouvera finalement les cadavres de deux victimes , celui d’une Japonaise et celui d’un homme qui s’avèrera être le fils de l’amiral de la flotte américaine du Pacifique, pendu par les pieds et éviscéré.

L’inspecteur est persuadé que celui qu’il a abattu n’a pas agi seul et que le tueur court toujours.

D’ailleurs, ce dernier refait rapidement surface quand un marine est retrouvé mort sur l’atoll de Wake, assassiné selon le même mode opératoire.

Commence alors pour Mc Grady un jeu de piste sanglant à travers une Asie en feu, qui durera près de quatre ans et le conduira d’Hawaï au Japon en passant par Hong Kong.

Car le tueur est insaisissable et semble avoir toujours un coup d’avance.

Le chaos de la guerre viendra brutalement interférer avec l’enquête. Mc Grady en deviendra même un temps prisonnier, se retrouvant au mauvais moment, au mauvais endroit.

Mais l’homme est tenace et ne lâchera rien .

«  Cinq mois de décembre » est un roman remarquable à plus d’un titre .

C’est d’abord une intrigue rigoureuse, particulièrement bien ficelée et maîtrisée de bout en bout .

Admirablement bien écrit, le lecteur se laisse embarquer et porter au fil d’un récit original , une enquête tortueuse et surprenante, qui sert un personnage principal cabossé par son expérience militaire, mais qui garde en lui un sens de la justice et une part d’humanité.

Mais plus encore, ce qui fait l’attrait de cet excellent roman, c’est le contexte historique dans lequel il s’inscrit.

Sans doute en existe-t-il, mais en ce qui me concerne, je n’ai jamais eu l’opportunité de lire un bouquin se déroulant à ce tournant de l’Histoire , où le Pacifique s’apprête à s’embraser et le monde à basculer dans une guerre globale et totale.

Et c’est tout le talent de James Kestrel que de parvenir à plonger son lecteur au cœur de cette époque de feu et d’acier.

Ainsi vivra-t-il à travers Mc Grady ,la prise de Hong Kong par les troupes japonaises, avec les exactions qui s’en suivirent, tout comme, captif au Japon, il subira les bombardements massifs de l’aviation américaine .

Pour autant, c’est bien l’intrigue qui reste au cœur du roman dans ce juste équilibre avec le contexte historique.

C’est ce qui fait la force et le charme de ce premier roman remarquable.

Comme je l’indiquais entame de cette chronique, ce livre n’a malheureusement pas eu l’écho qu’il aurait pu légitimement avoir, et c’est bien dommage.

Aussi, je ne peux qu’insister auprès de vous pour vous en recommander chaudement la lecture !

Croyez-moi, vous ne le regretterez pas !

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