C’est le premier roman de Keigo Igashino que j’avais lu à l’époque. Depuis cet écrivain est devenu l’un de mes auteurs asiatiques favoris même si tous ses romans n’ont pas la qualité de celui ci, qui reste à mes yeux son oeuvre la plus aboutie.
Une histoire originale, délicieusement tortueuse, et une énigme qui s’effeuille progressivement, page après page, sans à-coup.
Car l’écriture de Kego Igashino est aussi délicate, aussi minutieuse que la préparation d’un thé traditionnel. Les ingrédients de cette histoire sont réunis progressivement, avec parcimonie, et délayés délicatement par la plume de l’auteur. S’en dégage une atmosphère particulière, où le lecteur ressent l’existence d’un passé qui ne veut pas se révéler. Car ce thé est sombre, et il se boit froid.
Sayaka Kurahashi et une jeune femme qui n’est pas heureuse, et qui a déjà tenté de se suicider. Maman d’une petite fille qu’elle ne sait pas aimer, mariée à un homme qui voyage souvent à l’étranger,elle est seule.
A la mort de son père, elle reçoit en héritage une clé et un plan menant à une maison qu’elle ne connait pas. Pourquoi dès lors ressent-elle ce besoin si puissant de s’y rendre ? pourquoi pressent elle que des réponses à son mal être l’attendent dans cette bâtisse ? Et pourquoi n’a-t-elle aucun souvenir de sa petite enfance ?
Pour l’accompagner, elle fait appel à son ancien petit ami.
La force de Kego Igashino, réside dans l’art consommé qu’il a de déposer sournoisement, au fil des pages, tous les détails importants de cette histoire, sans même que nous nous en rendions compte.
C’est un peu comme une carte en trompe l’œil. Tous les éléments sont là , sous nos yeux, dispersés, anodins et tellement insignifiants. Il suffit juste pourtant de déplacer légèrement la carte, de la mettre en perspective, pour que ces éléments aient un autre sens, pour qu’ils se rejoignent , forment un ensemble cohérent et délivrent une autre vérité, froide et lugubre.
Et l’intense bonheur du lecteur sera dans la découverte ultime que tout au long du roman il se sera fait balader par un virtuose de l’illusion, sans pouvoir à aucun moment, ne serait ce qu’ébaucher le sens et le final de cette histoire.
Pour ma part, j’adore quand je n’ai aucune maîtrise sur l’œuvre que je suis en train de lire et que je suis donc totalement à la merci de l’auteur ! Ce fut assurément le cas ici.
Un magnifique roman !
Très jolie chronique Ô Souriceau Lektor !
Il est dans ma PAL ; Mishima , Murakami , Yamamura Misa ( Des cercueils trop fleuris )… m’ont donné le goût des délicates lectures japonaises , la curiosité fait le reste .
Merci Merci
A bientôt 🙂
Merci Françoise !!! tu vas voir celui là il va te laisser sans voix ! 🙂
Je ne suis pas très à l’aise avec les auteurs asiatiques. Le manque d’habitude peut être. … ta jolie chronique me donne bien envie de remédier à cela 🙂
Franchement, si tente celui ci, je t’assure il est vraiment très bon, si tu n’aimes pas alors la littérature asiatique c’est peut être effectivement…..ta tasse de thé ^^
je suis plutôt café mon souriceau 🙂
moi itou 🙂
Un roman-culte, mon ami Bruno !
Amitiés.
toute à fait mon ami Claude !! y a pas l’ombre d’un doute la dessus ! 🙂
Mon mulot à moi,
Il faudra vraiment que je le reprenne à bras le corps celui-là. Je n’étais sans doute pas dans le bon esprit nippon ni chaussées. Bises sur tes vibrisses.
est ce à dire que tu l’as abandonné en cours de route???? si c’est le cas ca me sureprend toi qui aime les romans tout en subtilité !! tatata faut que tu y retourne mon Jean, je suis sûr qu’une fois terminé tu me diras merci ! 🙂