LA SAGESSE DE L’IDIOT

23 juin 2024

Roman de

Marto PARIENTE

Édité chez

Gallimard

Date de sortie
11 janvier 2024
Genre
Policier
Pays de l'auteur
Espagne
Traduction
Sébastien RUTES
Avis

Ascuas, petit village de la région de Guadalajara, en Espagne, est coin paumé, où il ne se passe jamais rien.

C’est pourtant là que Marto Pariente, pour son premier texte publié en France, a décidé d’y fixer le cœur d’une histoire surprenante et complètement délirante, qui va emmener le lecteur dans un roman noir des plus truculents !

Dans ce bourg isolé, on y retrouve Toni Trinidad, l’unique policier municipal de la commune.

 Tony n’est pas un gars très malin. Il ne court pas après le travail et préfère se la couler douce, enkysté dans une routine qui lui va bien.

C’est d’ailleurs un policier un peu à part, puisqu’il ne porte jamais d’arme et que la vue du sang lui fait irrémédiablement tourner de l’œil !

Sa journée démarre souvent par un café pris chez son ami Triste.

 L’homme est un simple d’esprit, un doux dingue qui fait office d’idiot du village, pas méchant pour deux sous, et qui cultive son bout terrain .

De temps à autre, Toni rend aussi visite à sa sœur Vega. Une jeune femme sur qui il veille, blessée par leur enfance passée dans un foyer qui les aura marqués pour la vie. C’est sans doute d’ailleurs pour cela qu’elle s’adonne parfois à l’alcool.

Vega a un caractère un peu sauvage. Elle a le plus grand mal à exprimer ses sentiments et rêve d’une autre existence, d’un ailleurs plus radieux.

En attendant, elle gère la casse du village, seule, depuis que son mari Chimo s’est volatilisé du jour au lendemain. Elle ne le regrette pas, tant il pouvait se montrer violent avec elle.

La vie aurait pu ainsi continuer à s’écouler paisiblement, laissant ce bourg lové dans la ouate d’un anonymat immuable, si la mort de Triste n’avait pas déclenché une avalanche d’évènements .

Car l’homme est retrouvé pendu.

 Cela ressemble à un suicide.

Mais même s’il pouvait avoir parfois un comportement déroutant, pour Toni, son ami n’avait rien d’une personne dépressive.

Sur place des traces au sol l’intriguent. Le doutes’installe et va finir par le pousser à agir, et donner l’occasion aussi de justifier de l’utilité de son poste de policier municipal que certains à la mairie aimeraient bien supprimer.

@nik

Pendant ce temps-là sa sœur Vega est aux prises avec l’Apiculteur, un dangereux caïd de la drogue que pourchasse depuis longtemps l’inspecteur Rocha.

 Histoire de se faire un peu d’argent pour tenir à flot sa petite entreprise, elle deale pour ce dernier, jusqu’au moment où une mauvaise idée lui traverse l’esprit.

Comme le tourbillon d’un siphon qui aspire tout ce qui gravite autour de lui, le village d’Ascuas va attirer à lui bien des personnages infréquentables, des narcotrafiquants à un entrepreneur véreux ,un tueur à gages, jusqu’aux frères Mac Enroe,  hommes de main qui ont abandonné la raquette de tennis pour la batte de base-ball .

 Des individus dont l’imbrication de leurs différentes motivations va provoquer un joli bordel particulièrement dévastateur, au milieu duquel va se retrouver, comme un chien dans un jeu de quilles, notre agent municipal.

C’est avec une certaine nonchalance qu’il commence à dérouler son histoire, avant de progressivement accélérer le rythme dans des chapitres courts, à mesure que les uns et les autres rentrent dans la danse, et que les évènements vont se multiplier.

Si Marto Pariente nous offre une galerie de personnages, somme toute classique dans l’univers du roman noir, on prendra malgré tout un plaisir gourmand à découvrir ces protagonistes aussi déconcertants que pittoresques.

La relation de Toni avec sa sœur est assez touchante dans ce qu’elle touche à deux êtres blessés par la vie.

Au fil des pages, le lecteur se rendra compte également que Marto Pariente entretient une certaine ambiguïté avec son policier. Est-il réellement le flic naïf ou imbécile qu’il a bien voulu nous faire croire au début du récit ?

Au final il signe un premier roman maitrisé d’un bout à l’autre, alternant les narrateurs et les moments, tout en maniant avec une vraie réussite un humour décapant, à des scènes d’une terrible intensité.

Roman truculent et jubilatoire, «  La sagesse de l’idiot » marque l’arrivée dans le paysage espagnol, d’un auteur qui toutes les armes pour devenir un écrivain majeur du roman policier hispanique.

ACQUISITION: LIBRAIRIE

 

 

4 Commentaires

  1. Jean-Christophe PITON

    Super découverte !
    La fin est juste un peu bâclée, comme si l’auteur avait hâte d’en finir.
    Mention spéciale au personnage principal, loser ambigu, faux naïf…

    Réponse
    • La petite souris

      Bonsoir Jean Christophe ! désolé de valider ton commentaire et d’y répondre avec retard, mais vacances obligent je suis un peu moins présent sur le site pendant l’été ! 🙂 oui c’est une belle découverte surtout avec ce personnage principal . Mais les autres sont pas mal non plus ! j’ai hâte de lire son prochain pour voir si l’auteur confirme le talent qu’il laisse entrevoir avec ce premier roman ! 🙂

      Réponse
  2. Violette

    eh ben, une belle réussite apparemment ! J’adore ce titre…

    Réponse
    • La petite souris

      C’est en effet un très bon roman ! n’hésite pas à le lire ! A bientôt Violette !

      Réponse

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