C’est un petit village perdu au nord de la Sicile, à deux heures de route de Palerme.
Accroché au flanc de la montagne et enveloppé de son manteau de brume, on n’y trouve plus que quelques âmes qui donnent encore un souffle de vie à ce lieu reculé.
Des vieux bien sûr, qui aiment à se retrouver à l’auberge de Piero, un homme abandonné par sa femme qui l’a quitté pour un autre. Mais aussi la jeune Angela, sa fille d’une vingtaine d’années, qui n’a plus jamais prononcé un mot depuis le départ de sa mère quand elle était enfant, et qui aide son père du mieux qu’elle peut.
Tancredi Pisciotta connait bien le village de Piano Battaglia. C’est celui de son grand-père, où la famille aimait à se retrouver dans son mobile home pour les vacances.
C’est là qu’il a décidé de revenir pour y trouver la paix, se ressourcer et faire le point sur sa vie. L’année qu’il vient de vivre fut terriblement éprouvante pour lui, avec la perte de son petit frère Ruggero, arraché à la vie par la maladie, et son couple qui peine à avoir un enfant.
L’occasion pour lui de se remémorer son frère en se laissant « emporter par les rêves et les souvenirs ».
Mais la quiétude sera de courte durée.
Au cours d’une randonnée, il tombe sur un jeune berger marocain agonisant. Celui-ci a eu le crâne défoncé et a juste le temps de murmurer « le loup » avant de sombrer.
Cette découverte va provoquer une onde de choc dans le village.
Pourtant de loup il ne peut en être question. Le dernier a été tué trente ans plus tôt par Adelmo, le grand-père de Tancredi et ses compagnons de chasse de l’époque.
Cette présence hypothétique de cet animal devenu presque mystique a toujours hanté l’esprit des quelques habitants du coin.
C’est ce dont va se rendre compte Tancrédi qui peu à peu , va aussi réaliser que derrière bien des silences et de non-dits ,se cachent des vérités depuis très longtemps enfouies.
« le dernier loup » est un texte à la très belle écriture. Un roman d’atmosphère caractérisée par une première partie particulièrement chargée de mélancolie, avant que celui-ci ne verse progressivement dans quelque de chose de plus sombre, de plus délétère.
Dans ce roman, à côté de personnages souvent taiseux, la nature tient une place prépondérante.
Les paysages sont somptueux, le temps semble y être arrêté et la vie s’y écouler comme au ralenti, endormie dans cette écharpe de brume omniprésente.
Cette nature qui façonne le caractère de ceux qui cohabitent avec elle, et qui imprègne insidieusement le lecteur, est ainsi sublimement restituée par l’auteur.
Fort, rugueux parfois, le roman se construit lentement, et chemine à travers les mots qui courent sur ses pages, délivrant secrets, interrogations et suspicions, pour arriver à un dénouement où la vérité gardera finalement pour elle, encore un peu de mystère.
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