LE DIABLE SUR MON ÉPAULE

15 septembre 2024

Roman de

Gabino IGLESIAS

Édité chez

Sonatine

Date de sortie
1 février 2024
Genre
Policier
Pays de l'auteur
U.S.A.
Avis

La vie est une chienne, une garce de première.

C’est quand vous touchez enfin au bonheur qu’elle vous fait la pire des vacheries et peut vous pousser dans l’abîme .

«  Leucémie aigüe lymphoblastique » . C’est par ces trois mots aussi tranchants qu’une lame de guillotine, que Mario apprend brutalement par les médecins que sa petite Anita, quatre ans, n’en a plus pour très longtemps .

Son monde s’écroule. Il néglige alors son boulot et finit par se faire virer, tandis que les factures que son assurance ne peut prendre en charge s’accumulent.

Pour faire face, il va se tourner vers Brian, un de ses amis. Ce dernier est un dealer de meth qui va lui proposer un marché épouvantable : abattre froidement un homme contre quelques milliers de dollars.

Mario n’a de toute façon pas d’autre solution. Il accepte et va accomplir sa mission sans beaucoup d’états d’âme et s’apercevoir que ce boulot , finalement, n’est pas si difficile que ça y trouvant même une certaine forme de plaisir. Et c’est un bon moyen pour extirper la colère et la violence qu’il porte en lui.

Du coup il enchainera les contrats.

la mort va lui coller comme une seconde peau, et quand sa fille finit par décéder, c’est son couple qui vole en éclat, sans un mot et sans fureur.

Du jour au lendemain sa femme disparait de son univers, ne laissant derrière elle qu’un grand vide et des souvenirs qui vont ne cesser de le hanter.

Pourtant Mario est bien décidé à reconquérir Mélissa. C’est pour cette raison qu’il va accepter une énième proposition de Brian.

Un gros coup va s’offrir à lui qui devrait lui permettre ensuite de repartir à zéro et de se mettre définitivement à l’abri du besoin.

Pour ce faire, il va devoir s’associer directement avec son ami et un certain Juanca, l’homme qui à l’origine du projet.

               @olga-delawrence

Mais l’affaire n’est pas sans risque, car elle consiste à braquer l’argent d’un cartel mexicain.

Sans le savoir, Mario va mettre le doigt dans un engrenage de violence qui va le précipiter dans un gouffre d’une noirceur absolue.

Je ne connaissais pas Gabino Iglesias jusqu’à la lecture de ce roman, son troisième publié en France.

Pour tout vous avouer, dès que je l’ai eu terminé je me suis empressé d’acheter ses deux premiers « Santa Muerte » et «  Les lamentations du coyote » tant j’ai aimé «  le diable sur mon épaule ».

Disons-le tout de suite, ce n’est pas le genre de bouquin que l’on recommande aux âmes sensibles.

C’est un texte dur du début à la fin. L’histoire d’une lente descente aux enfers d’un homme qui va se laisser dévorer par ses souvenirs, et dissoudre son humanité dans cette violence dans laquelle il s’abandonne.

À partir du drame familial d’un père tout ce qu’il y a de plus ordinaire, Gabino Iglesias va entraîner son personnage et le lecteur avec lui, dans un voyage complètement délirant.

Une fuite en avant qui va progressivement se draper d’un voile de superstition, voire de mysticisme poussé jusqu’à la folie, au point de considérer des phalanges d’enfants comme des reliques protectrices, où la magie noire altère et distord la réalité, et fait voir des êtres étranges dans des tunnels.

Un mélange des plus détonnant où cette ambiance parfois fantasmagorique qui force les hommes aux pires excès , baigne ainsi le lecteur dans un flou où réalité et hallucinations se confondent et lui fait perdre ses repères.

                      @ahmedadly

Si on pouvait s’attendre à un roman de plus sur les siccarios et les cartels, « le diable sur mon épaule » empreinte un autre chemin, plus tortueux et incroyablement plus surprenant, qui ne manque pourtant pas au passage de décrire la réalité de ces Américains d’origine mexicaine qui vivent au quotidien le racisme persistant dans ces états frontaliers des États-Unis.

Un texte bien barré, à l’atmosphère gothique ,d’une force et d’une violence qui ne laissera par insensible le plus endurcit des lecteurs, sans qu’il ne tombe à aucun moment sur le voyeurisme gratuit et racoleur que l’on croise souvent dans certains bouquins.

Père fondateur de ce genre que l’on appelle « bario noir », Gabino Iglesias , auteur américain comme son nom ne l’indique pas, signe là un roman percutant et passionnant qui ne donne à son lecteur, aucun instant de répit.

On adore !

ACQUISITION: LIBRAIRIE

 

 

2 Commentaires

  1. Demory

    La noirceur absolue et la descente aux enfers sont elles des qualités nécessaire à un roman policier? Je pose la question…

    Réponse
    • La petite souris

      Bonsoir Gérard. Que je sache, je n’ai rien affirmé de tel. Et en ce qui me concerne la réponse est non.

      Réponse

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