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Stéphane est ce que l’on appelle un looser. Du moins c’est comme cela qu’il se définit . Il faut dire qu’il n’est pas du genre verni.
Après avoir vu péricliter l’hôtel qu’il tenait avec sa femme, c’est la crise des gilets jaunes et l’incendie d’un de ses camions qui vont avoir raison de sa petite entreprise de transport.
Le voilà maintenant au chômage, trainant son défaitisme comme un boulet, vivotant sur le salaire unique de son épouse, reconvertie vendeuse dans un magasin de vêtements.
Autant dire que cette situation sape les fondements de son couple. Stéphane et Irène s’éloignent, tout comme leurs deux filles qui ont pris leur envol pour le monde des adultes.
Doucement Stéphane se dissout dans l’échec et la fatalité.
Lorsqu’il sort de chez lui c’est pour rendre visite de temps en temps à son oncle Étienne et sa tante Louise.
Tous deux sont âgés, et ils ont décidé de rejoindre une maison de retraite. Pour cela, au fil des semaines, ils se délestent progressivement de ce qu’il ne leur sera plus d’aucune utilité.
C’est ainsi qu’un jour Stéphane se retrouve en possession du tableau qu’un peintre juif avait offert à ses grands-parents pour l’avoir aidé et caché pendant l’occupation allemande dans les années 40.
Ce que Stéphane ignorait totalement.
Sa femme a tôt fait de comprendre que cette toile a une valeur conséquente, dont la revente pourrait les remettre à flot.
Mais Stéphane refuse de la vendre. Cette révélation familiale est un bouleversement pour lui, et il décide de tout faire pour que l’acte héroïque de ses grands-parents aujourd’hui disparus, soit officialisé et ses aïeux reconnus comme des Justes.
Avec ses maigres économies, il va donc se lancer dans une quête qui va le mener de France en Espagne en passant par Israël.
Mais les choses ne vont pas du tout se dérouler comme il l’aurait souhaité, et il va être rapidement pris dans une tourmente qui va remettre en cause ses certitudes.
1943
Elie Trudel et sa femme doivent fuir précipitamment la Provence où ils avaient trouvé refuge. Ils ont été dénoncés et leur arrestation est imminente. C’est un voisin travaillant à la préfecture qui les a prévenus.
Tout juste ont-ils le temps de prendre quelques affaires et enrouler quelques toiles du peintre, et les voici qui empruntent la route de l’exode en direction de l’Espagne.
Pris en charge par des réseaux de résistance, ils vont voyager en train, au risque de se faire arrêter au moindre contrôle. Arrivés dans un petit village ils vont entreprendre de traverser clandestinement la frontière, où ils rencontreront leur destin.
On a tout vu et tout lu au sujet de la Seconde Guerre mondiale. Les films et romans ne manquent pas traitant de cette période sombre de l’histoire de l’humanité.
Mais dans cette Histoire avec un grand H, se niche celle des gens ordinaires qui se retrouvent bien malgré eux emportés par la tempête de feu et d’acier qui ravage l’Europe et le monde d’alors.
Et dans cette époque de chaos, il n’est pas si facile de discerner les héros des salauds.
Toute l’intelligence de Benoît Severac, c’est de rapporter ces évènements et leurs conséquences à hauteur d’homme, à travers deux histoires que le lecteur va découvrir en parallèle.
Celle de Stéphane, au fond du trou, qui trouve à travers l’acte de courage et de générosité de ses grands-parents un moyen pour lui de rédemption, de s’affilier à cet héroïsme familial en parvenant à honorer les siens en les faisant consacrer Justes parmi les justes.
Une manière de se prouver qu’il est vivant et que sa vie a encore du sens.
Celle ensuite de ce couple en fuite, dont on découvrira l’histoire au fil des divers chapitres et qui finira par rejoindre celle de Stéphane pour donner un sens final à sa quête de vérité.
« Le peintre du tableau juif » est un beau roman de mémoire, maîtrisé de bout en bout et servi par une écriture sobre qui offre toute sa profondeur au texte.
L’auteur rend parfaitement bien l’atmosphère de cette époque faite de suspicion, d’angoisse et de peur ; restitue grâce à un travail particulièrement documenté, le mode opératoire des réseaux de résistance pour exfiltrer les individus recherchés.
On se rappellera ce personnage d’homme vaincu par la vie et qui va se lancer dans une quête qui deviendra obsessionnelle, à mesure que son ambition risque au final d’entacher la mémoire de sa famille, et qui se battra comme un beau diable pour l’honneur des siens.
« Le tableau du peintre juif », tient une place à part dans la biographie de Benoît Severac, car ce roman plonge ses racines et sa source dans la propre histoire familiale de l’auteur qui dédie justement son texte à ses grands-parents.
Car c’est bien d’une histoire vraie que s’inspire Benoît Severac, même si pour les besoins du livre, celui-ci va prendre des chemins bien différents.
Assurément, « le tableau du peintre juif » à une des bonnes surprises de cette rentrée littéraire.
Ta prose concernant cette lecture est a ne pas ignorer, impossible !! avec une telle mise en place de cette présentation je vais me précipiter sur ce bouquin, Benoît Séverac a tout pour m’entraîner dans ses aventures…….
Dégustateur agréé par le comité Pro des Vins d’Alsace, membre jury du comité des vins du Sud Ouest, c’est une énorme carte de visite, un «Epicurien», formidable !!!!! si ses narrations sont à la hauteur d’un Vendange Tardive, d’un Chateau Yquem, Petrus et j’en passe alors il est incontournable…….
Trêve de plaisanterie, je vais lire ce livre de suite…………
A très bientôt…………………..Merci Bruno………………..Amitiés
LOL! C’est vrai que j’ai oublié cet aspect de notre écrivain ! 🙂 et c’est un bon vivant qui plus est car j’ai eu la chance cette année de partager un repas avec lui dansd l’Aude ! 🙂 pour la lecture j’attendrai avec impatience ton retour ! 🙂
PA..SSIO..NNANT, très très bon livre, je n’ai pas été déçu un seul instant……..Lecture fluide à merveille, les 3 centaines de pages filent à la vitesse de la lumière, on ne décroche pas de cette histoire, elle est simple attendue mais avec juste ce qu’il faut de rebondissement…..On voyage de Lyon à Jérusalem, de Toulouse à Madrid, c’est rapide précis et agréable…….On a tellement lu sur la seconde guerre mondiale, les collabos, les dénonciations, la résistance etc…. mais n’hésitez pas l’auteur ne s’attarde pas sur le fond et accorde beaucoup plus d’importance aux protagonistes….
Bref vous aurez compris j’ai bien aimé, il est impossible de faire plus court en narration, la langue Française et bien présente avec une excellente composition……
Je ne vais bien sur rien révéler mais j’ai apprécié énormément les «Remerciements», belle leçon d’humilité et surtout on peut s’apercevoir de tout le travail qu’a réaliser l’auteur, donc félicitations pour toutes les recherches, j’y ai découvert moult choses intéressantes
Merci Bruno encore une fois…………………Amicalement Lionel
C’est quoi ………«les super quilloux»
Ah voilà un commentaire qui me fait bien plaisir !!!! je suis content que tu m’aies fait confiance et que tu aies pris beaucoup de plaisir à lire ce roman !!! C’est vraiment un bon bouquin ! je risque d’ailleurs dans les prochains mois de reparler de Benoît Severac, car dans la perspective de l’accueillir dans ma commune en janvier je vais lire quelques uns de ses précédents ouvrages ! a suivre donc. Quant à ta question finale, d’où tu me sors cette expression j’ai pas compris lol
Coucou Bruno, c’est plutôt une boutade……………dans les “remerciements” de Benoît Severac, à la fin il s’adresse à “Les supers Quilloux”, je pense qu’il remercie certaines personnes qui doivent se reconnaître je suppose, voila c’est juste un petit clin d’oeil à l’artiste………………….. Lionel
je m’en doutais Lionel, mais je me demandais où tu en puisais la source 🙂 maintenant je sais ! 🙂