Ils ne sont pas très nombreux, 1% de la population tout au plus. Ils sont apparus dans les années 80 avec cette faculté d’avoir un don d’une extrême acuité, chacun dans un domaine bien particulier. On les appelle les « brillants ».
Cela n’avait pas inquiété outre mesure, jusqu’au jour où l’un d’eux, devenu adulte, ne profite de son don à décrypter les fluctuations des marchés financiers pour gagner sur les grandes places près de 300 milliards de dollars en moins d’une semaine et ne provoque l’effondrement du système. C’est depuis cette date que les bourses n’existent plus.
Ce qui passait pour une curiosité sympathique apparaît alors pour beaucoup pour une véritable menace. Les brillants ne sont plus perçus avec bienveillance, au regard de ce que leurs dons pourraient apporter à l’Humanité, mais bien comme un danger qu’ils représentent. Et quand une société se sent menacé elle déploie tout un arsenal de dispositifs sécuritaires destiné à juguler ou anéantir ce danger.
Dès lors les « brillants » sont mis sous surveillance. Chaque enfant venant au monde est testé au cours de sa huitième année, arraché à sa famille et envoyé dans une académie spécialisée si les tests s’avèrent positifs.
Nombreux sont les Brillants qui revendiquent d’être des citoyens comme les autres dans ce monde qui se méfie d’eux.
Certains au contraire n’y croient plus et décident de rejoindre la « Nouvelle Canaan» située dans le Wyoming, sorte de colonie plus ou moins indépendante, fondée par le milliardaire Erik Epstein, celui-là même qui est à l’origine de l’effondrement des places boursières, et où ils se retrouvent entre eux.
D’autre enfin ont pris un chemin plus radical, versant dans l’action violente et terroriste, emmenés par un brillant à l’intelligence redoutable, John Smith.
Nick Cooper est un brillant lui aussi. Il a la capacité de lire les schémas corporels lui permettant d’anticiper les réactions de ses interlocuteurs.
Mais c’est aussi un agent fédéral au service de DAR l’organisme chargé de traquer et mettre hors d’état de nuire les brillants déviants . Cooper croit en un idéal de justice et de liberté, et peu lui fait cas d’éliminer physiquement ses cibles. Et dans ce service il est l’un des plus efficaces.
C’est donc en toute logique qu’il se retrouve lancé aux trousses de John Smith, le terroriste ennemi N°1 qui vient de provoquer la mort de dizaine de personnes dans un de ses nombreux attentats ainsi que celle d’un sénateur.
Mais pour approcher celui que personne n’a jamais vu et qui reste insaisissable, celui-ci ne va pas avoir d’autre choix que d’infiltrer son organisation.
« Les brillants » est un roman uchronique qui mêle habilement science-fiction et polar. Mais un roman assez classique, abordant un thème déjà traité mille fois dans la littérature et qui somme toute est assez prévisible dans son déroulement.
Nous suivons en effet un personnage principal qui finira par voir ses certitudes ébranlées à partir du moment où il va commencer à approcher ce terroriste qu’il cherche à abattre, et plus encore quand sa très jeune fille s’avèrera être une brillante comme lui, particulièrement précoce, et qu’il voudra la soustraire aux procédures habituelles. Rien de bien original dans l’enchaînement des choses donc.
A cela s’ajoute donc le thème de la différence, de la peur et du rejet de l’autre que Marcus Sakey traite dans son livre. Là aussi, un thème qui n’est pas nouveau et a été comme je l’indiquais, mainte fois visité.
Mais il le fait avec beaucoup d’intelligence en l’imprégnant au fil des pages de son histoire. Nombreux sont les passages du bouquin qui ne sont pas sans rappeler certains aspects qui caractérisaient la période sombre des années 30 et 40. La même peur, le même rejet, la même mécanique au service de la folie des hommes.
Ainsi, aussi surprenant que cela puisse paraître, malgré un scénario qui se laisse deviner et ce thème déjà traité en littérature qui laisseraient à penser que finalement le roman de Marcus Sakey ne vaut pas le détour, il n’en est rien. Et c’est bien même tout le contraire !
D’abord parce que l’histoire est captivante. Impossible de se défaire du livre à partir du moment où on y traine le regard, tant les rebondissements et les scènes spectaculaires se succèdent comme dans un blockbuster américain, faisant du livre un roman très visuel.
Ensuite parce l’auteur joue avec subtilité une partition qui loin d’être manichéenne. Tout au long du roman, malgré le trouble et les réflexions du personnage principal quant à la justesse de son action, le lecteur ne sait au final qui des Brillants ou du DAR est dans le juste. S’agit-il effectivement d’une lutte contre des terroristes, ou un combat pour un idéal de justice et de paix ? Qui manipule qui ? Qui sont les véritables victimes ?
Sans doute la réponse, le lecteur la trouvera-t-il dans les prochains opus à venir, dont le second « un monde meilleur » est lui déjà paru en février dans la Série Noire de Gallimard.
« Les brillants » est donc au final un roman plutôt réussi, qui questionne aussi sur le terrorisme et le rôle des médias, et qui donne envie de continuer l’aventure en compagnie de Cooper et des autres personnages qui peuplent ce récit captivant.
Il y a de fortes chances que Passion Polar revienne vous parler dans quelques temps de cette trilogie.
Encore une grosse envie de plus, à te suivre dans la lecture de ce bouquin dont tu parles si bien, d’autant plus que ton commentaire rejoint celui de Jean-marc et surtout qu’il est sorti en poche. A la réflexion et c’est sans doute pourquoi ils nous passionnent, nous les amateurs de cette littérature, les thèmes abordés dans les polars et les romans noirs devancent de moins en moins la réalité !!!!
Amitiés Bruno
bonsoir Robert ! Ah que oui il te faut lire ce roman ! d’abord parce qu’il mélange deux genre que j’affectionne, ensuite parce qu’il est plutôt réussi ! Au point que je compte lire les deux suivants ! Alors surtout si tu le lis, n’oublie pas de venir me dire ce que tu en auras pensé de ton côté ! Amitiés 🙂
Salut Bruno
Je viens de terminer les “Brillants” et voici mon commentaire.
De tous temps, il y a eu des surdoués, ces « anormaux » étaient plus ou moins considérés et faisaient l’objet de temps à autre d’un reportage à la télé, mais en tous cas ne gênaient personne.
Mais notre monde à évolué, la science, la génétique ont fait que notre société à généré des êtres possédant de plus en plus de dons, qu’on les appelle les « Brillants ».
Au risque de faire basculer la société , point trop n’en faut, car il ya les bons et les méchants.
Ce phénomène devient tellement envahissant qu’à la moindre anomalie de comportement votre enfant sera « Testé » et suivant son degré de « brillance » pourra être isolé de son milieu familial.
Pour réguler tout cela il y a le « DAR », une sorte de police au-dessus des pouvoirs généralement admis, où se regroupent les brillants aux valeurs positives et ayant comme mission de pourchasser et de détruire les méchants qui complotent et assassinent en masse.
Ils arrivent à faire basculer le système financier et à le détourner à leur profit.
Des attentats les plus meurtriers ont lieu !
Et si tout celà n’était qu’un complot des plus machiavélique !!!
De l’action il y en a des tonnes, avec des descriptions tellement fouillées que l’on à parfois du mal à suivre, mais également qui font parfois sourire .
Un thriller au style américain , du suspense, mais un style d’écriture parfois déroutant par rapport à nos auteurs européens .
Bref un roman de super héros qui ne m’a pas vraiment convaincu, peut-être vu mon âge, où j’en suis resté à « BoB Moranne » que les moins de 60 ans ne peuvent pas connaître .
Amitiés
Robert
ah zut alors ! il ne t’as pas convaincu finalement, c’est bien dommage ! Bon quand on aime Bob Morane on a pas mauvais goût pour autant ! 🙂 bon, je vais tâcher de te dénicher un autre roman suceptible de te plaire, je ne m’avoue pas vaincu mon ami ! 🙂
C’est rare que tu lises ce genre de bouquin toi. J’en ai entendu parler à plusieurs reprises, il me tente bien 🙂
Et bien figure toi que pendant longtemps ma grande passion c’était la science fiction ! bien avant le genre policier, bien avant que ce dernier prenne le pas sur la SF. Donc non ce n’est pas étonnant que je lise ce genre de roman, au contraire je t’avoue que j’ai bien les ouvrage melangeant SF et Polar . C’est pour cela que j’ai bien aimé aussi ” dernier meurtre avant la fin du monde ” et que je chroniquerai prochainement la suite, ” j-77″ 😉 tu vois j’arrive encore à te surprendre ! 🙂 gros bisou Nath
Bonsoir La petite souris, j’ai terminé ce week-end Les brillants emprunté en bibliothèque: c’est pas mal à lire. Comme il s’agit plus ou moins de science-fiction, j’aime bien mais sans plus. Je ne vais pas me presser pour lire la suite. Ce seul tome se suffit à lui-même. Bonne soirée.
Merci pour ce retour c’est très sympa de ta part ! moi je pense que je lirai la suite, je te dirai ca le moment venu. Qui sait peut être qu’ils l’auront à la bibliothèque de ta commune ! 🙂 Gros bisou !!!
Pile poil le genre qui plaît, entre fiction et thriller .. même si le scénario fait beaucoup penser aux films des X-mens !
c’est vrai qu’on pense immanquablement aux X-Mens. Mais tu verras l’histoire en est pour autant passionnante ! 🙂