« Les démoniaques » de MATTIAS KÖPING fait partie de ces romans qui dérangent, qui vous mettent mal à l’aise, voire vous révulsent si vous avez l’âme trop fragile ou si le sujet abordé heurte votre sensibilité ou vos convictions.
Alors autant vous le dire tout de suite, si vous êtes sensible au point que vos tripes se retournent pour ce genre de raisons, alors passez vite votre chemin, « Les démoniaques » ne sont clairement pas pour vous.
Pour les autres, c’est dans la fange la plus crasse de notre société moderne que va nous conduire l’auteur, pour une histoire rude et violente, qui touche à l’innocence salie et pervertie, à la rage de rester debout , et la vengeance pour ultime raison de vivre.
Accrochez-vous d’emblée, car dès les premières lignes, dès le premier paragraphe, vous allez prendre l’abjecte, l’immonde en pleine face.
Elle s’appelle Kimy, et pour son quinzième anniversaire son père la viole et l’offre en pâture à ses amis.
Voilà, vous y êtes, vous savez maintenant dans quoi vous mettez les pieds. La pédophilie, la prostitution et la drogue sont au cœur de ce roman sous tension. Mais ce n’est pas un bouquin racoleur j’y reviendrai un peu plus loin.
Elle s’appelle donc Kimy. Nous la retrouvons à l’âge de 18 ans, toujours sous la coupe de son père, et vivant avec lui et sa grand-mère auprès de qui elle ne peut trouver aucun réconfort, la pourriture couvrant et participant aux affaires de son fils.
Lui, c’est une véritable armoire à glace, une bête immonde que tout le monde surnomme « L’ours » d’une violence extrême qui n’a de compassion que pour son gros 4X4 qu’il bichonne avec soin.
Avec son frère, Dany et l’aide du Simplet un de ses hommes de main, il règne avec une main de fer sur un réseau de prostitution et de trafics de drogue qui innerve toute la région, en lien avec de gros bonnets de la région parisienne et de l’Europe.
Pour lui les affaires tournent bien. Même les élus et les gendarmes du coin mangent dans sa main. Il faut dire qu’il sait satisfaire leurs plus bas instincts, en organisant pour eux quelques soirées où la coke abonde et les très jeunes filles, issues pour certaines de la maison d’enfance du coin, servent de jouets sexuels.
Kimy dans tout ça rumine sa haine et sa soif de vengeance. Pour survivre elle évite autant que faire se peut la route de son père, se déplaçant dans la maison qu’en son absence. Elle se prostitue pour lui, et deal la drogue de son père au lycée. Tant qu’elle ramène du fric à la maison il l’épargne de ses outrages, mais la menace est omniprésente pesant comme un poids mort sur son quotidien.
Un jour Kimy rencontre Henri, un professeur du collège brisé par un terrible drame . Deux naufragés qui vont s’accrocher l’un à l’autre pour se relever.
Car tout deux ont des comptes à régler avec la vie, et c’est ensemble qu’ils vont se battre, contre l’adversité, contre ceux qui les ont détruits.
Patiemment ils vont préparer leur vengeance, jusqu’au moment où enfin prêt, ils vont rendre les coups avec une férocité qui n’aura d’égal que la souffrance qu’ils ont endurée.
Quand on décide d’aborder le thème de la pédophilie (mais ce n’est pas le seul dans ce roman) , on se retrouve très vite au bord du gouffre, avec le risque de se laisser aller au racolage le plus trash. .
Dans ce piège, MATTIAS KÖPING se garde bien d’y tomber. Si le roman est dur et violent, si le vocabulaire est souvent direct et cru, ce dernier ne s’attarde pas sur des scènes scabreuses, il ne trempe pas dans le voyeurisme déplacé qui aurait irrémédiablement eu pour conséquence chez moi de faire valdinguer le bouquin à la poubelle.
Des passages sont durs, mais l’auteur donne juste ce qu’il faut d’éléments pour que notre imagination fasse le reste, et c’est de cela que le roman tire sa force et impacte fortement l’esprit de celui qui le lit.
On pourra trouver le roman un poil manichéen. L’histoire de ces victimes de la vie et des hommes qui décident de se révolter pour finir de se venger de leurs bourreaux, les bons contre les méchants, le bien triomphant du mal.
Mais ce serait peut-être là pourtant une vision assez réductrice du roman.
Au delà de son esprit de vengeance, quand on voit l’extrême dureté que Kimy, victime rabaissée au rang d’esclave sexuel et détruite dans sa chair, met dans ses rapports avec Lilou, une jeune fille paumée qui ne cesse de lui déclarer sa passion amoureuse, on se dit que les personnages de de MATTIAS KÖPING n’ont rien de linéaire, et qu’au final, à des degrés divers et toute proportion gardée, nous sommes tous les bourreaux de quelqu’un.
Au final c’est un bon thriller que « Les démoniaques ». Percutant, violent et dérangeant, on lira celui-ci avec satisfaction, pour peu que le lecteur sache dans quel univers glauque celui-ci s’aventure.
Ce premier roman, assurément, fera réagir. Il augure également un certain talent chez ce nouvel auteur que l’on ne manquera pas de suivre , en attendant notamment qu’il confirme avec son prochain roman toutes les qualités qu’on lui découvre dans celui-ci.
A suivre donc….
Bon ça va, j’ai les tripes en béton depuis le temps 🙂
Je sens que je vais aimer…
bisous ma souris
ca je me fais pas de soucis, je suis sûr que tu vas aimer ce bouquin !!! j’ai hâte de connaître ton avis ! 🙂
Comme tu t’en doutes, mon ami, ce roman n’est pas pour moi. Je suis trop sensible pour ce genre de lecture, surtout quand elle est explicite ! Amitiés
je sais que tu as le coeur fragile mon Pierre 😉 tu fais bien de le préserver ! 😉
Effectivement il a l’air terrible !!!!! Mais après avoir terminé, il y a peu : “Hell.com”, je pense que ça ne peux pas être pire 😉
En tout cas, je suis tentée…..
Bonne soirée à tous
bonjour Cath, je n’ai pas lu le roman que tu cites donc je ne pourrai te dire s’il est de la même trempe. Mais en tout cas, celui devrait te plaire ! 😉
Je suis assez peureuse pour ce genre de lecture. .. tout dépend de la façon dont c’est écrit et tu as l’air de dire que l’auteur ne fait pas dans le trash. A voir
trash non, mais particulièrement rude oui 😉