C’est le troisième roman que signe Jacques Bablon aux éditions Jigal. Découvert il y a un an ou deux avec son sublime « trait bleu », ce dernier avait confirmé tout le bien que l’on pensait de lui avec « rouge écarlate ».
A croire que Jacques Bablon écrit d’ailleurs avec une palette de peintre dans les mains, car c’est le vert, cette fois ci, la couleur dominante du titre de son nouveau roman.
Dans « nu couché sur fond vert » nous faisons la connaissance de Romain et Margot, de nouveaux personnages particulièrement détonants, rodés à rugosité de la rue et la rudesse de la vie.
Ils sont flics tous les deux, mais ne travaillent pas ensemble. Se côtoient tout au plus. Quelques regards et quelques mots échangés, cafés, apéros, et une vieille plante moribonde comme point d’ancrage de leurs relations aux traits à peine esquissés. Pourtant, au fond d’eux, ils sentent bien que quelque chose les attire l’un à l’autre.
Lui est issu d’une riche famille bourgeoise, mais porte en lui une terrible cicatrice, elle, galère pour gérer à la fois son boulot et ses trois filles qu’elle élève seule depuis son divorce.
Rien donc ne devait les rapprocher, jusqu’au jour où le destin des mauvais jours n’en décide autrement et ne pousse leur existence respective à se télescoper.
Ce destin, c’est celui du piège tendu par des trafiquants de drogue pour régler son compte à Romain d’avoir intercepté leur dernière cargaison. S’il s’en sort gravement blessé, son coéquipier lui n’aura pas la même chance et y laissera sa vie.
Hospitalisé en urgence, immobilisé pour un temps, c’est Margot qui dès lors, se retrouve être amenée à veiller sur Romain.
Sans doute parce que professionnellement, celle-ci est frustrée de ne pouvoir donner toute la mesure de ses compétences d’enquêtrice, Margot va s’intéresser au passé de Romain, et à ce drame qui l’a touché dans sa jeunesse, et pour lequel il s’en est finalement ouvert.
Celui de l’assassinat de son père, sous ses yeux, tué à bout portant, alors qu’il n’était encore qu’un enfant. Cette affaire ancienne n’a jamais trouvé son épilogue, l’assassin ni son commanditaire n’ayant été identifiés et appréhendés.
Mais pendant que Margot rouvre ce dossier vieux de vingt-cinq ans, retrouve la trace de certains témoins et rentre en contact avec l’enquêteur de l’époque, Romain lui, se rétablit peu à peu, finit par sortir de l’hôpital, mais continue à boîter.
Du moins, fait-il semblant. Car lui a une autre idée derrière la tête. Faire secrètement rendre gorge à ceux qui lui ont tendu ce traquenard et ont tué son coéquipier. Et ses méthodes sont plutôt expéditives.
Chacun opère dans son coin, sans en référer à la hiérarchie. Si Margot tient Romain informé de l’avancée de son enquête, lui ne lui dit rien de ses actions illégales.
Deux intrigues que le lecteur va suivre en parallèle et qui finiront bien sûr par se rejoindre dans un final qui ne peut être qu’explosif.
Nouveau roman, mais plaisir identique à suivre un auteur qui à chaque nouveau livre parvient toujours à séduire son lecteur avec cette verve, ce style si efficace qui le caractérise.
On ne perd pas de temps à lire les aventures des personnages de Jacques Bablon. Si le roman démarre dans une lenteur trompeuse, très vite les choses se tendent et tout devient rapide et nerveux.
Et ce , alors que l’auteur prend pourtant le temps de leur donner une épaisseur qui les rends d’autant plus crédibles qu’ils ressemblent à ces gens lambdas que l’on côtoie dans notre quotidien de tous les jours.
Et c’est sans doute là que réside la force de Bablon, donner du rythme à son scénario sans jamais perdre de vue que la qualité de celui-ci ci réside d’abord dans la solidité du dessin de ses personnages.
Nous côtoyons ici deux être qui pourraient s’attirer, mais qui se frôlent, chacun pris dans les eaux fortes de leur propre histoire.
Deux être à la personnalité différente. L’un fougueux, du feu dans les veines, elle d’une patience et d’une détermination qui la rend redoutablement pugnace.
Un flic, peut être pas vraiment fait pour ça, dont l’humanité se dévoilera paradoxalement à mesure qu’il mettra e œuvre son funeste dessein, et une femme qui aurait pu depuis longtemps se recentrer sur son foyer, mais qui s’obstine sur le chemin de la vérité avec la justice comme leit motiv.
Encore une fois, l’auteur atteint son objectif , et le lecteur qui a eu la chance de lire ses deux premier romans ne manquera pas d’apprécier celui-ci.
Avec ses titres marqués de couleurs, Jacques Bablon nous offre de très beaux romans noirs, et il devient incontestablement une valeur sûre des éditions Jigal en général ,et de ce genre littéraire en particulier.
Ça me tente bien ! j’avais lu Trait bleu -que j’ai beaucoup aimé – sur ton conseil, par contre je n’avais pas connaissance de Rouge écarlate ! Et comme j’aime bien les lire dans l’ordre…. je vais être obligée d’en acheter deux !
tu ne regretteras pas ton achat, tu verras ! 🙂 bonne lecture alors !
Très belle chronique ! Je découvre cet auteur et je note…Merci à toi
merci pour ta confiance ! 😉 tu me diras ce que tu en auras pensé !
J’ai lu celui ci sans savoir qu’il y en avait eu deux autres auparavant. Deux personnages différents, deux histoires et pourtant tout se regroupe, un très bon roman noir, j’ai apprécié.
tu vas adorer les deux premiers ! :à
Salut mon mulot!
Après le Trait bleu, je ne me suis pas arrêté au Rouge écarlate, et je suis passé directement au vert. J’ai bien aimé… Ces deux aventures parallèles qui finissent par n’en faire qu’une. Une belle écriture, vivante, au service d’une bonne intrigue…
content que le roman t’ait plu ! je te conseille de lire ” Rouge écarlate” tu vas beaucoup l’apprecier aussi ! 🙂
Chez toi, je découvre toujours des auteurs que je ne connais pas. Merci pour ça 😉
avec plaisir Nathalie !! merci à toi pour ta fidélité !:)
Bonsoir
Vos commentaires font que je suis vraiment tentée. Je ne connais pas du tout cet auteur mais, je vais tester sans tarder ” Nu couché sur fond vert” . Ce site est vraiment génial.
Merci pour sur très gentil commentaire !!! noté aussi de cet auteur ” trait bleu” qui est pour moi son meilleur roman ! impressionnant ! Bonne lecture et à bientôt j’espère ! 😉
Hello,
Deux grosses erreurs dans ce livre : page 73 on nous dit que le témoin du crime est revenu un an plus tard alors que c’est 4 ans qui ont passés entre son séjour et le meurtre et surtout page 31 on nous parle d’un vol de 80 EUROS alors que l’intrigue se passe fin des années 80 (confirmé par la page 159) …personne chez l’éditeur n’a vu ça !
bonsoir, désolé tout d’abord de repondre si tardivement mais le site était en pause pour la période estivale. Quant à l’anachronisme évoquée c’est effectivement que l’erreur soit passé à travers les mails de cet éditeur pourtant rigoureux. Des choses qui arrivent! en tout cas chapeau de l’avoir repéré ! 🙂