Tout a commencé quand on a retrouvé le corps de Julian Mc Bridge au fond de l'étang que les Jones avaient fait assécher pour compter les carpes. Ils auraient plutôt eu l'idée de repeindre leur porte de grange ou de s'enfiler en buvant desBudweiseret c'était bon pour moi.
McBridge n'était pas venu ici faire trempette, ça faisait deux ans que je l'avais balancé là par une nuit sans lune avec un couteau de chasse planté dans le bide.835 carpes et 1 restant de Mc Bridge. Les Jones avaient un cadavre sur les bras, ils ont commencé à se poser les questions qui vont avec et de fil en aiguille, les flics ont fini par me mettre la main dessus
Il y a des romans, qui, lorsque vous les entamez, vous savez immédiatement, des les toutes premières phrases, que vous tenez entre les mains un”putain”de bouquin qui va vous faire prendre un pied d’enfer à sa lecture.
” Trait bleu” de Jacques Bablon est incontestablement de ceux là ! Et pour tout vous dire, c’est sans doute l’un des tous meilleurs romans des éditions Jigal qu’il m’ait été donné de lire, si ce n’est le meilleur ( et j’en ai lu de très bons!).
On ne connaît pas son nom, on ne sait pas où se déroule exactement cette histoire même si les Etats Unis viennent tout de suite à l’esprit. Il croupit dans sa cellule avec 7300 jours à flinguer d’ennuie avec le béton pour seul horizon.
Quelle poisse quand on y pense, se faire chopper à cause de deux abrutis qui voulaient compter leurs truites ! Et dire qu’au moment où il s’est fait serrer par les flics, il s’apprêtait à partir à la pêche avec son pote Iggy. La vie vous fait parfois de ces bras d’honneur…Qu’importe après tout, puisqu’elle n’a eu de cesse de lui faire des crasses depuis qu’il a vu le jour. Alors, le trou, autant s’enfaire une raison !
Le temps à crever il le passe à travailler dans un atelier à peindre de petits jouets en bois, et à aller voir le psy de la prison. Ces séances sont pour lui un moment d’échappatoire qui le sort de sa routine corrosive.
Encore faut-il convaincre le médecin du bien fondé de ces consultations. Alors il lui sert ce qu’il a envie d’entendre, se construit une enfance traumatisée, s’invente des rêves glauques. Il n’a pas trop à forcer le trait, lui dont la mère est morte en couche et dont le père se résume à la semence qu’il a délivré.
Et il y a cette visiteuse de prison,Whitney qui agrémente son quotidien. Vielle peau au cœur tendre, qui finira par lui proposer de l’aider à s’évader de prison. L’idée a de quoi le faire sourire, mais aussi à tourmenter ses nuits.
Mais il n’aura pas à en arriver là. Un beau matin le voilà libre. Oui libre ! A croire qu’il y a finalement un bon dieu quelque part ! Car la justice vient de percuter un truc badin. S’il a bien, poignardé Julian Mc Bridge, c’est par arme à feux que le bougre est mort. Et le tireur n’est autre que son meilleur ami Iggy, qui s’est finalement dénoncé.
La roue tournerait-elle enfin dans le bon sens ? Pas vraiment réflexion faite. Car il y a des vies sur lesquelles pleuvent les cadavres comme des fientes d’oiseaux qui vous tombent sur la tête. A peine sorti de prison, il apprends que son pote vient de s’y suicider.De retour chez lui, dans une vieille bicoque qui tient à peine debout,il découvre en tentant de la remettre en état,un cadavre qui affleure la surface des vivants au fond du jardin.Peut être faudra t-il le donner aux cochons pour le faire disparaître définitivement.
Tout çà ne sent pas très bon, d’autant que c’est bien connu, les emmerdes ça volent toujours en escadrille !
Car à ce corps planqué dans son jardin qui pollue ses pissenlits, s’ajoute un trio de malfrats bien décidé à remettre la main sur un magot planqué par Iggy, des flics qui, comme de grosses mouches bien noires, tournent autour de lui, humant et se délectant de cette odeur si particulières des embrouilles pas très claires, et un père qui sort du nulle part, déjà sénile,que les services sociaux ont la délicatesse de vous planter dans les pattes. Et cerise sur ce gâteau d’emmerdes,la fameuse Whitney qui revient dans le décors.
Jacques Bablon envoie du bois ! et du gros ! Pressé, il va direct à l’essentiel et nous barbouille une histoire du feu de dieu, où les anges n’ont pas leur place, mais où les enfants du bon dieu ont tendance à se faire voler dans les plumes.
C’est redoutablement efficace, ça a du punch, ça percute et ça dépote grave ! Un roman qui fuse comme une balle. Un rail de 150 pages de pur bonheur à la suite de ce personnage que l’on découvre looser magnifique et qui va sortir les crocs pour tenter de s’extirper de cette enclume de poisse qui pèse sur sa vie.
150 pages sabre au clair pour vous balancer une histoire de magot planqué, de cadavres encombrants,de malchance, mais aussi d’amitié, de tendresse, de complicité, de rapport au père, et de ce genre de sentiment qui pourrait facilement se transformer, si l’on n’y prenait garde,en quelque chose comme de l’amour.
Des personnages à foison, des gueules cassés, des salopards, des paumés joyeusement malheureux, des êtres au bonheur épais et fragile comme une feuille de papier à cigarette , et le tout servi avec une sacrée dose de dérision .
Au final …et bien au final, c’est effectivement un putain de bouquin !
l’avis de mon pote Jean ICI
Vous vous êtes donné le mot, ce n’est pas possible autrement! A quelques heures d’écart avec Jean, tu en remets une couche sur ta chronique sur ce “Trait bleu”.
Et tu confirmes le jugement de notre ami du plat pays…
Dès fois qu’un seul n’aurait pas suffi à me persuader…
Bande de chenapans!!!
Amitiés… 🙂
haha c’est vrai que le hasard fait drôlement les choses ! çà m’était déjà arrivé avec mon pote Pierre Faverolle ou en plus on mettait en ligne pile au même moment. Là avec Jean nous avons au moins une ou deux heures d’écart 😉 mais non nous nous sommes pas du tout concerté ! Même si du coup, Vincent, tu es fait comme un rat ( si tu permets à la petite souris que je suis d’utiliser cette expression 🙂 cerné par nos deux chroniques tu n’as plus le choix il te faut découvrir et gouter à ce petit bijou de roman !! 🙂 Amitiés
Et j’en rajoute une couche avec le titre de chouchou du mois ! Et oui, on s’est tous donnés le mot pour que les gens le lisent ce putain de bouquin. Tu as fait encore une fois une superbe chronique, souriceau ! Pour un bouquin qui le mérite amplement. BIZ mon ami du sud, amateur de gruyère
si avec ça on n’a pas compris que ce roman il fallait absolument le lire, alors je file dans le Larzac élever des chèvres 😉 Merci pour ton compliment mon pote du Nord amateur de Maroilles ! 🙂
Tu devrais écrire un livre, l’écriture est franche efficace et directe !
Chouette critique
Waouhhh! Merci pour le compliment, mais franchement je ne pense pas avoir le talent suffisant 😉 Bienvenu sur Passion Polar en tout cas, je découvre par la même occasion ton blog que je ne manquerai pas de venir visiter de temps en temps ! 🙂 A bientôt j’espère !
Par contre c’est assez casse pied la barre de lien sur les réseaux sociaux qui masque le texte sur les mobiles.
ha on me l’a deja signalé, je vais voir si on peut arranger ca, mais je crois qu’il s’agit d’une question de configuration, je ne sais plus trop.J’en parle à mon pote qui assure la technique du site ! 🙂
Bonsoir Bruno
Comme je le disais tout à l’heure à Pierre de BlackNovel1, Jacques Bablon démonte qu’on peut écrire un excellent roman en peu de pages. Bien des auteurs devraient en prendre de la graine et ne pas nous imposer des pavés indigestes.
Je l’ai chroniqué le 25 février, c’était le premier de la fournée Jigal de l’année, et j’espère le rencontrer à nouveau sous mes yeux
Amitiés
tout à fait Paul !! et ce n’est pas le seul exemple qui va dans ton sens ! j’avoue que j’ai hâte de lire le prochain roman de Bablon !!!! j’en redemande !! 🙂 Amitiés
Très très très convaincant ! 🙂
merci Manu !! si tu décides de le lire alors que je n’en serai que ravi, tu ne seras pas déçu tu peux me croire ! 🙂
Excellent! Je parle de ta chronique car je ne connais pas l’auteur. 🙂
L’ambiance noire que tu as insufflée dans tes mots reflète parfaitement l’ambiance. J’adore et je note 🙂
Merci Nath !!! Je te conseille vraiment de lire ce super roman, franchement tu ne seras pas déçue !!! Parole de Petite Souris ! 🙂
salut Bruno!
Oui,oui,oui!
whaoouuuu !! t’as pris ton pieds quoi avec ce bouquin ! 🙂