TRAME DE SANG

16 septembre 2015

Roman de

William Bayer

Édité chez

Rivages

Date de sortie
27 mai 2015
Genre
Policier
Pays de l'auteur
U.S.A.

camp [blog]

Je ne crois pas avoir jamais chroniqué un roman de William Bayer sur PASSION POLAR. Pourtant cet écrivain américain fait partie des auteurs que j’apprécie le plus outre-Atlantique, depuis que je l’avais découvert avec “La mort d’un magicien” que j’avais particulièrement bien aimé.

C’est donc avec grand plaisir que je croise à nouveau la route de ce romancier talentueux à l’occasion de la sortie cette année de son dernier livre, “Trame de sang”, publié aux éditions Rivages et que je comble cette impardonnable lacune.

Delamere est un pensionnat comme il en existe beaucoup aux Etats-Unis, qui accueille en son sein toute cette frange de la jeunesse américaine ,studieuse et idéaliste, qui vit ses derniers mois d’insouciance avant de franchir la porte des universités les plus prestigieuses du pays.

Période charnière entre deux étapes d’une vie qui s’annonce prometteuse pour la plupart d’entre eux, ces quelques mois sont l’occasion de laisser libre court à campus [blog]toute l’extravagance de leur jeunesse et à leur création artistique débridée.

Car Delamere est un lieu dédié aux arts . C’est là que nous retrouvons Joël, Kate, Zoé et Justin,  des jeunes gens passionnés , tout à leur création. Joël sculpte de ses doigts la matière argileuse pour donner forme à des poteries d’une rare qualité, quand Kate sa complice s’adonne à l’écriture et la mise en scène d’une pièce de théâtre.

Tout aurait pu ainsi continuer paisiblement , si la mort brutale, violente et spectaculaire de la jeune Zoé n’était venu bouleverser l’équilibre et la quiétude de la communauté de Délamere.

 Pour Joël, la mort de Zoé est un choc. Il avait fait  sa connaissance il y a peu, et était depuis fasciné par cet être insaisissable et d’une incroyable beauté, pour lequel il éprouvait des sentiments amoureux restés jusqu’alors sans lendemain, mais qui avaient laissé place à une relation intellectuelle enivrante.

trapisserie [blog]Ce qui ne peut être dit sera dansé. Ce qui ne peut être dansé sera tissé. Et ce qui ne peut être tissé sera inscrit dans la chair” tel était le mantra de Zoe. Et quand il regarde la tapisserie réalisée par son amie que celle ci lui avait offerte, il ne peut s’empêcher de se rappeler ses paroles quand elle affirmait dissimuler ses douleur dans ses tissages.

Alors aidé de son ami Kate, de son colocataire Justin, apprenti journaliste dans le canard du campus, il décide de découvrir les raisons qui ont poussé Zoé à se suicider  et à défaire méticuleusement cette tapisserie énigmatique à la recherche d’un indice susceptible de donner du sens à ce drame aussi bouleversant qu’inattendu.

Débute alors une quête qui va les conduire à passer derrière le rideau de ce campus modèle qui au final a bien des choses à cacher.

Si “Trame de sang” n’égale pas le génial “rêve des chevaux brisés”, qui reste à ce jour le meilleur roman de l’auteur ( et que je vous recommande absolument), celui ci est néanmoins de très bonne facture.

Derrière l’image idyllique d’une cité lycéenne vouée à la culture , l’auteur nous brosse en filigrane un portrait beaucoup moins reluisant d’une jeunesse corsetée dans des traditions et des règlespoterie [blog] strictes aussi frustrantes que castratrices.

Rapports sexuels interdits, couvre feu à 22h, conseil de discipline au moindre écart, une rigidité qui la pousse à trouver dans la création artistique un moyen d’exprimer sa  frustration et ses aspirations tout en se construisant un espace de liberté clandestin dans les interstices de cette institution figée dans le conservatisme.

Caressant des thèmes comme le rapport à l’art et à l’éducation, au sexe et à la psychanalyse William Bayer n’enferme pas son lecteur dans une énième histoire d’adolescents en mal de reconnaissance, mais s’intéresse avec un certain attendrissement à cette époque charnière de la vie, fragile, où tout les horizons sont possibles, mais où les choix qui sont peuvent tout autant s’avérer venimeux pour l’ existence.

Car la jeunesse est aussi parfois une souffrance, William Bayer nous délivre avec ses mots une histoire poignante et pleine de compassion , parfois bouleversante parfois révoltante qui donne à son roman un ton et une épaisseur toute particulière. Un roman passé à mon goût un peu trop inaperçu à sa sortie mais qui pourtant vaut largement le détours.

Un roman dont je recommande en tout cas la lecture.

je-commande

4 Commentaires

  1. Oncle Paul

    Bonsoir Bruno
    J’avais bien aimé, il y a déjà quelques décennies de William Bayer Hors champ et Voir Jérusalem et mourir. Depuis plus rien. A redécouvrir sans aucun doute.
    Amitiés

    Réponse
    • La petite souris

      bonsoir Paul ! ah oui franchement un auteur à découvrir ou à redécouvrir. Avais tu lu ” mort d’un magicien” ? j’avais beaucoup aimé celui ci. Trame de sang est aussi très bon, c’est un auteur que j’aime à suivre. Amitiés

      Réponse
  2. Gwen CL

    Il me tente bien cet auteur…

    Réponse
    • La petite souris

      bonjour Gwen ! c’est un auteur interessant tu verras ! 😉

      Réponse

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