Au moment où PASSION POLAR fête ses quatre ans, le hasard fait que je viens à recroiser la route d’un jeune auteur dont j’avais eu l’occasion de lire, au début de l’aventure de PASSION POLAR, l’un de ses tout premiers romans “Rendez-vous à Saint Antoine“.Un roman qui se caractérisait à l’époque par son personnage principal des plus pittoresques, et par une histoire qui sentait bon le terroir provincial.
Si son dernier roman “Tuez-les tous, dieu reconnaîtra ( peut-être) les siens” , se déroule toujours au cœur de l’hexagone, la thématique de son roman est elle, cette fois-ci bien différente.
Tout commence par un cambriolage des plus banals. Aucun objet de valeur n’est cependant subtilisé, mais une liste de noms jalousement protégée a disparu. Rien de bien méchant, sauf que la conséquence de ce vol va se traduire rapidement par une succession de morts et d’agressions.
Sont visés, les membres d’une confrérie constituée d’habitants d’un petit village de Haute Savoie, pour la plupart d’entre eux, d’anciens résistants.Quand l’un d’eux meurt violemment ce petit monde qui vivait paisiblement panique. D’autant que la victime avant de mourir a été sauvagement torturée.
Pendant ce temps, à une centaine de kilomètres de là, à Grenoble, un capitaine de police qui enquêtait sur le cambriolage est abattu de deux balles dans le ventre.
Les lieutenants Lecouerc et Jacquier vont prendre en main l’enquête. Rapidement les soupçons vont mener à une organisation d’extrême droite et les deux affaires vont finir par n’en faire qu’une.
Quel lien entre ces militants néo-nazis, les morts violentes qui sont perpétrés dans ce village de Haute Savoie et cette confrérie ? Et justement, qu’a t’elle donc à cacher? Dans quel but celle ci a perduré à travers les siècles ? Et pourquoi se réunit-elle secrètement dans un vieux château du village?
Tout cela le lecteur le découvrira au fil des pages.
Il y a un peu de Da Vinci Code et d’Indiana Jones assaisonnés à la sauce provinciale dans ce roman . Des néo-nazis ,une confrérie mystérieuse, des tortures, des passages et salles secrètes, un trésor caché, des pièges mortels ,des agents agissant dans l’ombre, et bien sûr une histoire d’amour. Autant d’ingrédients dont l’auteur se sert pour emmener son lecteur dans une drôle d’aventure. A cela s’ajoute parfois des touches d’humour noir qui agrémentent le récit.
Ca se laisse lire et le lecteur tourne les pages sans trop se poser de questions autour de cette histoire un peu folle.
Folle, je dirai même plutôt extravagante. Et c’est bien ce qui me dérange dans ce nouveau roman de Mathias Goddon.
Nul doute que l’auteur a pris grand soin, en tant qu’historien professionnel qu’il est, de veiller au respect des évènements historiques qu’il évoque dans son livre et qui en font d’ailleurs l’un de ses attraits.
Mais à côté de cela, les évènements ou les situations qui nous sont narrés sont parfois trop rocambolesques. Du coup c’est la crédibilité de l’ensemble qui s’en trouve altérée.
A cela s’ajoute, à mon sens, un suspens un peu fragile, du à une histoire trop linéaire, où les éléments constitutifs à l’intrigue s’emboîtent les uns ou autres avec trop de facilité, les indices arrivant toujours au bon moment. Pas de fausse piste, des suspects trop vite identifiés, et certains personnages manquant clairement de profondeur psychologique donnent au final une histoire trop lisse. Et c’est bien dommage !
Dommage parce que l’auteur n’est pas sans talent, il a su nous le démontrer avec son premier roman “Rendez-vous à Saint-Antoine” et certaines idées de ce second roman étaient pourtant intéressantes. Nous l’avons dit, inscrire celui-ci dans une trame historique est un des aspects positifs de l’ouvrage, l’auteur apportant toute sa connaissance d’une région et d’un lieux dont il maîtrise l’histoire.
Le lien que le lecteur découvrira entre certains personnages dans le final est dans le même ordre plutôt judicieux.
Sans doute qu’avec un peu moins d’ “ingrédients” que ceux évoqués plus haut, et en usant moins de stéréotypes empruntés à certains films ou romans, l’auteur serait parvenu , j’en suis sûr, à une histoire qui ait plus de ressort , davantage de relief et qui parvienne à accrocher plus surement la curiosité et l’imagination de son lecteur.
Car pour le reste, Mathias Goddons sait jouer de l’humour et possède une écriture, un style, qui restent quant à eux, ses atouts maîtres. Gageons qu’il saura les mettre à profit pour un futur roman que j’appelle de mes vœux plus débridé et plus original dans son articulation.
En attendant, ce roman policier et d’aventure se laissera malgré tout lire sans problème au bord de la piscine ou de la plage, à l’ombre des parasols, en attendant une rentrée litteraire qui s’annonce prometteuse.
J’en ai un peu trop soupé des romans ésotériques. Je trouve qu’il y en a eu beaucoup trop à une certaine époque et je n’arrive plus du tout à lire ce genre de roman. Mais bon, je ne dirai pas Fontaine. …..
je ne parlerai pas vraiment de roman ésotérique, même si les confréries , puisqu’il en est question d’une ici, ont toute, sauf erreur de ma part un Saint patron et que leurs membres ont une pratique religieuse plus ou moins forte, en tout cas pour celles remontant au moyen age. Ici ce n’est pas tant la référence au religieux qui me fait penser à Da Vinci Code ou Indiana Jones, que le côté aventure rocambolesque, le côté forces obscures qui agissent dans l’ombre etc… Mais tu l’as dit, c’est vrai que nous avons eu un florilège de romans croquant dans les mêmes recettes à la suite du Da Vinci code , avec des résultats plus ou moins heureux. Et puis entre nous, il y a tellement d’autres choses à raconter ! tu nous trouves pas?
Da Vinci Code et d’Indiana Jones assaisonnés à la sauce provinciale ??
Mazette ! 😉
gravé au burin dans la chronique 😉 j’ai une tête de mazette ? 😉
j’avais déjà entendu de bonnes critiques sur ce livre mais je n’avais pas vraiment tilté, faudrait peut-être que je m’y mette! 🙂
alors bonne lecture ! 😉