C’est un pays perdu… Un pays agenouillé, humilié, sous le joug d’une poignée de dirigeants de start-up. Soudain, il surgit de nulle part. Il n’a pas vingt-trois ans. Maigre comme sont les chiens de combat, le visage marqué parfois, arcades fraîchement refermées, pommettes étoilées de sang séché, phalanges éclatées. Il possède ce mélange de douleur, de mémoire et de fragilité qui mène certains hommes à la violence. Il se porte aux côtés de ceux qui ne sont rien. Il allume un feu dans la plaine
139 pages. Pas une de plus. Et pourtant c’est largement suffisant pour en faire un boulet de canon que vous allez prendre en pleine figure !
« Un feu dans la plaine » est un véritable brûlot balancé avec ses tripes par un jeune auteur d’à peine 27 ans.
C’est un cri, un hurlement de rage craché à la gueule du monde contre tout ce qui asservit l’être humain dans et au nom de cette société vendue à longueur de spots et de discours des élites comme merveilleuse et source de bonheur. Un monde magique où tout n’est qu’illusion.
Lui a vu sa mère broyée par le chômage, a fait des conneries qui l’ont envoyé un temps derrière les barreaux dont il en est ressorti plus à vif que jamais. Il a vu les plus fragiles tomber autour de lui, se faire piétiner sans mot dire, baisser la tête, soumis au sort que leur fait cette société ultralibérale mangeuse d’hommes.
Mais lui a décidé de ne pas courber l’échine, de se battre, de rendre coup pour coup. Parce que la rancœur de l’injustice se transforme en colère. Une colère qui fermente et remonte peu à peu comme du magma en fusion pour une éruption du genre plutôt explosive.
Alors au fil des pages on suit ce personnage sans nom, car ce quidam pourrait demain sortir de nulle part, de n’importe quelle usine, de n’importe quels bureau, HLM délabré ou quartier de laissés pour contre et allumer la mèche d’un incendie que se fera ravageur.
Car la haine du désespoir est un combustible hautement inflammable.
Il partagera en vain la lutte d’ouvriers occupant leur usine pour tenter de sauver leur emploi d’une délocalisation annoncée, avant de partir en guerre, les armes à la main contre ces tenants d’un monde qu’ils vendent prospère, et qui crève une multitude pour le bonheur de quelques-uns.
Un combat désespéré et jusqu’au-boutiste.
27 ans, et déjà une plume déjà pleine de force et de rage ! Thomas Sands signe là un des bouquins les plus féroces que j’aurai lu cette année.
Des phrases rêches et coupantes comme un rasoir, servies par un style abrupt, comme peut l’être la vie de tout ces invisibles promis à l’abattoir de l’ultralibéralisme.
Un livre désespéré qui ne laisse entrevoir aucun espoir ni , au final, aucune solution.
C’est brutal, rempli de désespérance, néanmoins non dénué d’une certaine poésie.
Un bouquin qui vous en balance une sans retenue !
Le même genre de claque que j’avais reçue à l’époque après la lecture du premier roman du très jeune auteur lui aussi, Jeremy Guez et « Paris la nuit ».
Reste maintenant à Thomas Sand de confirmer tout le talent que l’on devine à travers ce premier texte. S’il garde la même rage et la même fougue dans son écriture cela nous promet, je l’espère en tout cas, de belles choses à venir.
Salut mon ami, c’était pas la peine d’insister ni d’en rajouter, j’étais déjà convaincu par ton message sur FB. Bon, je l’ai acheté et je devrais le lire entre deux. Alléchant, ton billet. Amitiés
ah celui là il va te plaire Pierre ! vite lu en plus, mais quel bouquin !
ce roman me tente depuis qu’on l’a reçu en librairie. une histoire courte et qui en plus possède une plume abrupte ? je crois que je vais bientôt me laisser tenter. surtout que cet éditeur a sorti d’autres livres qui semblent être du même genre “noir, colérique”.
Bonjour, et bienvenue sur Passion Polar ! C’est le premier que je lis de cette nouvelle collection qui effectivement semble affectionner ce genre de noir colérique comme tu le dis si joliment ! J’en ai profité aussi pour faire un petit tour sur ton site que je ne connaissais pas encore ! 😉 une adresse que je me note ! A très bientôt j’espère ! et si tu lis le roman n’hésite pas à revenir vers moi pour un retour de lecture ! 😉